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Citation de gill


gill
13 février 2014
Quand le rideau se lève, la scène est vide. Il fait noir. L'aube à peine point.
Puis une porte s'ouvre au premier plan, à gauche. Un homme frileusement emmitouflé dans une douillette se met à faire les cent pas dans la pièce comme quelqu'un que l'insomnie a chassé de son lit.
Il ouvre la fenêtre au fond, en pan coupé à droite, par où filtre une vague lueur d'aube. Il frissonne et referme la fenêtre après en avoir repoussé les contrevents.
Puis l'homme cherche à tâtons une bougie sur une caisse, l'allume.
Et l'on voit alors une pièce dans le plus grand désordre, avec des meubles épars au hasard, des malles pas encore ouvertes, des caisses pas déclouées, tout le capharnaüm d'un emménagement, avec un petit piano au milieu.
Il trouve enfin une lampe, l'allume ; ouvre une malle, en tire un livre et s'enfonce rageusement dans un fauteuil, la lampe allumée derrière lui.
C'est ainsi qu'apparaît, éclairé par en dessus et d'oblique, sous un béret de velours, le masque puissant et tendre de Richard Wagner.
Un instant de silence. La musique de prélude cesse à ce moment-là.
Puis on entend un appel de femme qui part de la pièce voisine : "Richard !".
Il ne répond pas, se retourne sur son fauteuil, renfonce son béret sur ses yeux.
Une seconde fois, l'appel plus fort, le dérange : "Richard !".
Au bout d'un court instant, la même porte s'ouvre pour livrer passage à une femme également emmitouflée dans des vêtements de nuit.
C'est Minna, la femme de Wagner....
(lever de rideau de la pièce extraite du numéro 406 de "La Petite Illustration" parue le 20 février 1937)
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