SIX AOÛT
secs
on se dirait quand même qu’il fait doux qu’on cueillera
les prunes
demain six août de bonne heure avant que les étourneaux
les pillent
secrètement la mort étalant ses vernis
les flammes de l’été
des ombres
les traversent
montent toujours les escaliers de fer
un paysage autour du grand feuillage combustible jaune
durci de faines
sur la tombe de la saison
la pesanteur de leur corps les franchit
d’un mouvement de la jambe
sans écraser
on parle d’elles
visibles transparentes voyant ce rien
qu’est devenu leur geste la façon qu’elles ont eu de pencher
et de courber
avec
sur elles
les branches
le vif et le lent faits ensemble pour le reste de la journée