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Citation de art-bsurde


Comme nous venons de le voir à travers les propos peu flatteurs de Durkheim, le personnage du célibataire est central dans la société du XIXe siècle. Central en raison du problème que pose sa marginalité, pourrait-on dire. Car la norme dans la société bourgeoise de l'époque, c'est bien entendu la famille, dûment cimentée par les liens matrimoniaux officiels. Nous sommes dans le siècle de la famille bourgeoise nucléaire triomphante, justifiée par les intellectuels de tous bords. Kant, célibataire endurci, célèbre le mariage, qui discipline l'individu, « étouffe l'appel de la vie sauvage » en lui. Hegel, dans la Philosophie du droit (1821), subordonne l'individu à la famille, cercle essentiel de la vie sociale, rempart de l'ordre et de la moralité. Pour Louis de Bonald, le mariage est une institution sacrée et le divorce une perversion. Mêmes les penseurs libéraux, Constant, Guizot, Tocqueville, font de la famille nucléaire la cellule de base garante de la stabilité sociale. Cellule tellement homogène qu'elle en est étouffante et provoque des mouvements de répulsion chez beaucoup d'esprits indépendants, qui se rallieraient volontiers au cri d'André Gide : « Familles, je vous hais ».
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