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Citations de Georges Minois (263)


"Rien n'est pire que de faire naître un espoir et de le frustrer ensuite."
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Du côté français, la série des défaites et hécatombes [Crécy, Poitiers-Maupertuis, Azincourt, Cravant] a laminé l'aristocratie, décimée, ruinée par les rançons ; le roi Charles VII a construit sa victoire et développé son pouvoir sur les ruines de la noblesse. Les défaites ont d'abord été celles des nobles ; la victoire, celle du roi. Elle lui a permis de mettre sur pied l'armée et l'impôt permanents : la voie de la monarchie absolue est ouverte. En Angleterre, l'évolution est inverse. Les victoires ont renforcé et enrichi la grande aristocratie, qui peut se permettre de détrôner le souverain en 1399. Les défaites de la fin de la guerre ont d'abord pour résultat d'affaiblir encore davantage le pouvoir royal, dans les mains débiles de Henry VI de Lancastre. Le roi est soumis aux deux grandes forces montantes du Parlement et de l'aristocratie, de la loi et de la puissance.
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Dans leur désir de supplanter la religion, les libres penseurs, obsédés par leur haine de l'Église, sont guidés à leur insu par un véritable mimétisme : mise en place de baptêmes, de mariages et d'enterrements civils, organisation de fêtes et d'anti-sermons. Toutes ces cérémonies ne sont pas sans suggérer un phénomène d'inversion, une volonté de créer une anti-Église qui illustre plus une dépendance à l'égard de cette dernière qu'une vraie liberté.
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L'enfer n'a pas d'acte de naissance. D'une certaine façon, il est vieux comme le monde ou, plutôt, vieux comme le mal. Car c'est après avoir longuement fait l'expérience de ce dernier, que l'homme peu à peu imagine ou découvre - comme l'on voudra - que la faute morale doit être suivie d'une punition.
[...]
L'idée de l'enfer n'a pas dû apparaître très tôt dans l'humanité puisqu'elle implique des notions déjà très élaborées : la survie de l'âme ou d'un double, d'une part, et une ébauche de morale, d'autre part, ou du moins l'existence d'interdits dont la transgression puisse justifier une damnation.
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La croyance en un enfer futur pour les méchants de cette vie s'est généralisée [dans le christianisme] au début du IIIe siècle. Mais le monde infernal développé par l'imagination populaire apparaît comme un ensemble confus, foisonnant, dont le seul caractère certain est la souffrance. L'esprit fécond des fidèles a inventé une multitude de supplices sans aucun soucis de cohérence. Monde de l'arbitraire le plus total, échappant aux lois naturelles, cet enfer peuplé des fantasmes les plus extravagants apparaît comme un exutoire pour le petit peuple humilié qui peut se déchaîner contre les méchants. Cauchemar dans lequel l'horrible n'a pas de limites, il a une fonction de défoulement capitale et même nécessaire pour des fidèles soumis à des exigences morales très strictes.
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Le problème de la vieillesse est abstrait et symbolique ; on comprend qu'en définitive le christianisme n'ait guère fait évoluer la situation du vieillard.

Le vieillard est simplement un faible, que dans les hospices on ne
distinguera pas des mendiants, infirmes et malades. Il n'y a pas de problème spécifique de la vieillesse pour les saints auteurs, et seule les intéresse la laideur des vieux qui leur fournit une bonne image du péché, dont elle est d'ailleurs la conséquence.

D'autres fois, la vieillesse physique sera niée, au bénéfice d'une vieillesse tout abstraite et sans rapport avec l'âge, qui devient synonyme de vertu et de sagesse.
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L'expression explicite de l'athéisme est évidemment rare en dehors des grands courants philosophiques. Sans culte, sans rites, sans temples, sans textes liturgiques ou dogmatiques, quelles traces l'athée ordinaire laisserait-il de son absence de foi religieuse ? Bien souvent, son existence n'est attestée que par ses adversaires, les croyants, qui le maudissent.
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Georges Minois
[...] toute médaille ayant son revers, le règne d'Elisabeth voit aussi se préparer des orages qui éclateront sur la tête des Stuarts.
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L'attitude face à la mort devient le test, l'épreuve suprême qui garantit l'authenticité de l'incroyance ou qui, au contraire, marque le revirement final, la victoire ultime de la foi. C'est le moment de vérité, que l'on va guetter des deux côtés avec une certaine avidité. On assistera parfois à de véritables combats au chevet des mourants, dont l'enjeu est de marquer un point contre le camp adverse.
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La Provence a toujours été mal intégrée dans l’ensemble franc, où elle occupe pourtant une position stratégique : elle contrôle les routes alpines vers une Italie tantôt amie, tantôt ennemie, où se succèdent Byzantins, Ostrogoths, et depuis peu Lombards, des gens potentiellement utiles ou dangereux suivant les circonstances. Et puis, la Provence, c’est le seul accès à la Méditerranée pour le royaume mérovingien ; par là arrivent les marchandises de l’Orient mais aussi de mauvaises surprises, comme les incursions sarrasines, qui se multiplient à la fin du VIIe siècle à partir des îles, Sardaigne et Sicile.
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Et puis, autre signe de romanisation des institutions : dans presque tous les royaumes barbares, on procède à la mise par écrit des lois : le VIe siècle est la grande époque de rédaction des codes : code wisigothique dès la fin du Ve siècle, loi burgonde (vers 510), Bréviaire d’Alaric, lois de Théodoric, des Alamans. Les Francs, saliens et ripuaires, participent à ce mouvement. Entre 508 et 511, Clovis fait rédiger le Pactus Legis Salicae, la Loi Salique, dont le texte le plus ancien, en 65 chapitres, est en latin.
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L’Église elle-même, depuis le Xe siècle, est hésitante, partagée : d’un côté elle loue Charles en tant que propagateur du christianisme chez les païens et vainqueur des musulmans, et d’un autre côté elle le condamne comme usurpateur des biens d’Église et agent de la mainmise laïque sur les nominations d’évêques et abbés, considérés comme de simples auxiliaires de sa politique.
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Le merveilleux occupe une place primordiale dans la production littéraire, y compris dans les ouvrages à prétention scientifique, où l’imaginaire déborde largement le réel. Ainsi au début du VIIIe siècle paraît la plus ancienne description médiévale d’êtres monstrueux, le Liber "monstruorum" de "diversis generibus", où l’on parle des femmes à barbe d’Arménie, qui utilisent tigres et léopards comme chiens de chasse, des géants noirs cannibales de la mer Rouge, des Orientaux mangeurs de miel sauvage et de viande crue, des animaux fantastiques tels que les cynocéphales, ces hommes à tête de chien, au sujet desquels même saint Augustin se posait des questions.
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Ce sont donc les théologiens qui prennent le risque de lier atomisme et athéisme, ce qui est très imprudent de leur part. Car les partisans de l'atomisme ont beau se proclamer bons chrétiens, le fait qu'ils soient refoulés par l'Église au rang des incrédules, déistes ou panthéistes amènera l'opinion publique à associer le succès de leur physique au progrès de l'incrédulité des scientifiques.
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Aux attaques personnelles, le roi va répondre en développant une théorie de l’indépendance des pouvoirs spirituel et temporel. Comme cela est souvent le cas, la controverse va être l’occasion d’approfondir et de rigidifier des principes qui étaient encore flous et d’élaborer une véritable pensée politique du pouvoir royal, et même de la communauté nationale et de la patrie.

(attaques du pape)
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A Paris, Jean de Hubant ouvre un hospice, rue des Amandiers, pour recevoir dix vieilles femmes et dix vieux « ménagers ».

Les confréries, qui se multiplient, prévoient une certaine assistance en faveur des membres âgés. Des lits sont réservés aux vieillards dans les hôpitaux, même dans des bourgades comme Tréguier, Lannion et Guingamp.
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[à propos d'Elisabeth I ]

Son enfance et sa jeunesse ont été difficiles : une mère décapitée alors qu'elle avait deux ans et huit mois, une réputation de fille illégitime, l'hostilité d'une terrible demi-sœur qui la fait enfermer à la Tour, plusieurs années de résidence surveillée avec des menaces pesant sur sa vie, tout cela lui a formé un caractère dissimulé, renfermé, secret, méfiant. Elle a appris à dominer ses émotions et ses penchants [...]. Elle est devenue calculatrice, introspective et égoïste. En politique, elle fit preuve d'un froid réalisme, sans scrupules, ne respectant sa parole que tant qu'ils servent ses intérêts. Ce Machiavel en jupon place la raison d'Etat au-dessus de toutes les autres considérations, et son esprit peu religieux favorise les solutions de compromis, éloignées de tout fanatisme. Prête à tous les subterfuges et tromperies, elle est aussi d'une grande indécision, et ses hésitations peuvent suivant les circonstances être une force ou une faiblesse.
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Les preux qui survivent aux tournois, aux batailles, aux accidents de chasse, aux festins et à l'apoplexie sont des forces de la nature que l'âge ne forcera jamais à céder la garde du fief aux plus jeunes. Peu nombreux étaient ceux qui se retiraient dans une commanderie du Temple. Pour les femmes, si elles rentraient plus fréquemment dans un couvent à partir d'un certain âge, nombreuses sont également celles de la noblesse qui gardent une vie très active.

A une époque où les accouchements sont plus meurtriers que les batailles, seules les mères les plus robustes atteignent la ménopause, et elles dépensent alors leur trop- plein d'énergie dans la politique. Le cas d'Aliénor d'Aquitaine est resté célèbre. Après avoir donné dix enfants à ses deux maris, deux fois veuve, restée belle femme à plus de 70 ans, comme en témoigne Guillaume le Maréchal, elle passa sa vieillesse à courir l'Europe, d'Angleterre en Aquitaine, en Espagne, en Italie, en Allemagne, pour assurer le pouvoir de ses fils chéris et écervelés.
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Si la plupart des ecclésiastiques remplissaient leurs fonctions jusqu'à la fin, certains étaient contraints par la décrépitude de se retirer du ministère, et l'on voit apparaître au XIIIe siècle des hospices pour prêtres âgés, preuve que le nombre de grands vieillards devait être élevé dans le clergé : en 1251, l'évêque Walter de Marvis ouvre à Tournai un de ces hospices, réservé aux prêtres auxquels on retire le bénéfice à cause de leur vieillesse. La dignité de l'état ecclésiastique et le souci de simple justice exigeaient que l'on ne réduise pas ces vieux prêtres à la mendicité.
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Deux ans d’interrègne, suivis de six mois d’un pontificat insignifiant avaient laissé les mains libres aux souverains. Si le nouveau pape peut sembler a priori favorable aux affaires du Capétien, Philippe IV ne va pas tarder à découvrir en Boniface VIII un redoutable interlocuteur.

Le nouveau contexte est en place : celui d’une double confrontation avec le roi d’Angleterre et avec le pape, avec une force militaire et une force spirituelle .
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