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Citation de Alice_


Ce qui était triste, il me semble que c’est la tristesse fatale à la grande industrie. Ce qui était triste, c’était la foule du matin des bataillons ouvriers en marche vers l’usine, le long de ses murs, vers son portail. Qu’il pleuve, c’est triste. L’eau dégouline sur les pardessus, les parapluies, la foule des pieds dans la boue sent le papier de journal ; elle est aussi triste que les faits divers qu’elle a lus. C’est triste encore quand il fait beau parce qu’elle va s’enfermer. Triste en hiver, parce qu’il fait noir le matin quand elle entre et noir le soir quand elle sort. Triste en été de s’enfermer dans une usine de banlieue qui touche à la campagne. Le train du matin qu’il fallait prendre sentait le vieux mégot, le schnik, le café crème, le soulier mouillé. Dans le noir du wagon, je reprenais un supplément de sommeil près des ombres transies. Le train filait dans cette banlieue d’usines à produits chimiques. C’était beau de temps à autre, en passant près des vitrages d’une fonderie violemment éclairée.
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