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Citation de evelynepapillard


Il noircissait chaque jour quelques pages qu'il déchirait chaque soir sans toujours les avoir relues. Il n'avait pas l'impression d'écrire vraiment , ce n'était pas non plus avec un sentiment d'échecs qu'il effaçait l'ardoise quand venait la nuit .il s'était dit qu'il se préparait , qu'il s'accordait comme un instrument. Les comparaisons affluaient dans son esprit l'accordage du violoniste, les échauffements du danseur ou du boxeur.... Il n'avait pas de partition ou de chorégraphie à maîtriser, ni d'adversaire à affronter, il n'avait pas de sujet. Car il voulait écrire un roman et selon lui un roman avait un sujet.
Il avait assez reproché à la bande d'étourneaux des romanciers français de ne pas en avoir, la plupart du temps, de s'élancer sans raison dans les airs et d'y décrire de vaines virevoltes.
Ce sujet qui l'autoriserait à prendre son vol, il le laissait venir à lui sans impatience. Il lui apparaîtrait un jour ou l'autre, d'une façon ou d'une autre, dans un éblouissement ou au contraire à l'issue d'une longue rumination, puisqu'il ne pouvait être que nécessaire .
en attendant, il laissait courir sa plume. Courir... Trotter, trottiner, plutôt .
et encore, souvent elle piétinait, elle se traînait. Au mieux elle flânait. Elle rodaillait dans le passé comme un chien qui renifle des choses au long des rues, comme un badaud qui farfouille dans les caisses d'un brocanteur. Il y découvrait parfois, sinon des merveilles, des brimborions qui l'intriguaient, des sortes de bibelots ou de chromos dont on en saurait quoi faire ni où les accrocher.
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