Nous sommes allés en Italie, au pied des Dolomites, à Trente, partager nos émotions avec une chorale d’hommes aussi forts que les Basques de chez nous avec, dans leur maison commune, tous les portraits des anciens chanteurs disparus, mais toujours là. Après le concert, ils chantaient pour eux dans cette salle des mélodies émouvantes, je ne comprenais pas tout, mais vu les yeux rougis et la ferveur qui sortait de leurs entrailles, nous savions pour qui étaient destinés ces chants. C’était aussi touchant que lorsque nous avions chanté pour le faux mariage de la chef de chœur dans les arènes de la manade de ses amis. Elle avait posé près d’elle une photo de ses parents, disparus trop vite, sur un guéridon pour qu’ils assistent à son mariage. Jamais nous n’avions chanté aussi bien en plein air
Quand deux policiers débarquent à 8 heures du matin et cognent votre huis, il faut mettre le peignoir et faire semblant d’être coiffé. — Bonjour ! Nous venons instruire un dossier d’adoption. — Ha ! Entrez ! — C’est la première fois que nous devons faire ce type d’enquête. — Vous voulez un café ? Nous les avons aidés à poser les questions et écrire les réponses, ils sont repartis soulagés, la journée avait bien commencé pour eux, nous avons expliqué aux voisins que nous n’irions pas en prison tout de suite
Voilà, le bébé se place ici, et vous le portez sur le ventre, comme la maman kangourou. Et hop, je place le bébé, mais vu sa petite taille, il passe par les mailles des bretelles et commence à pencher dangereusement du côté où il va tomber. Je la rattrape prestement, pas de chute, pas une égratignure, pas de pleurs. Juste les cris des assistantes, apeurées par l’énergumène qui vient de faire un numéro de cirque avec un bébé tout neuf.
— Mamma mia, donde esta la mamma ?
C’est pourquoi, aujourd’hui, nous nous retrouvons avec la photographe près du lac, devant le pic Saint-Loup, au beau milieu d’un champ de coquelicots, la jeune dame, ma Doudou, et moi qui tient le chien. Elle en a fait de belles photos, du jaune, du rouge, du blanc, des visages radieux, un soleil éclatant, un pic majestueux. Au milieu des coquelicots, deux êtres blessés, en corsage blanc, et à la place du cœur, il semblait se deviner trois petites gouttes d’amour.
Avant de piquer, il faut apprendre. J’ai heureusement un ami, qui va m’enseigner la chose. Il sait faire il a des références, dans sa jeunesse il a été infirmier pendant son service militaire. Il convient dans un premier temps de découper symboliquement la fesse en quatre, de bien viser dans le quart haut, extérieur (de la fesse). Planter l’aiguille d’un coup pas trop fort, pas trop mou. Je me suis entraîné une semaine sur des oranges, nickel, pas une plainte.
Encore et toujours des vendeurs de rien, comment peuvent-ils gagner leur vie ?
Et très vite après la place, la misère vous saute aux yeux, celui-ci fouille une poubelle, celle-là est assise en tailleur sur un carton, elle allaite pudiquement son enfant aux pieds sales. Cet autre souffle dans un petit sac en plastique noir, les yeux perdus, hagard. Les touristes passent.
. La Jeep nous emmène au départ de notre randonnée. Huit personnes sont assises sur les banquettes, deux devant avec le chauffeur et trois dont mes jeunes sur le marchepied à l’arrière. Il fait froid. Ils sont heureux. C’est parti, très joli paysage de vertes collines et au fond à droite, puis à gauche des palmiers, géants, magnifiques comme des feux d’artifice.
Enfin, les voilà ! Une amie avec un beau bébé bien coloré dans son manteau rouge, qui descend du ciel, qui sort du ventre d’un avion, comme un cadeau tombé d’une hotte, d’une cigogne, d’une dame qui l’a mis au monde et nous l’a confié dans un geste d’amour.