Non seulement je n’ai jamais été hostile, mais je suis rarement resté indifférent. J’ai envie de dire que j’étais simplement étranger, mais ce mot aussi me paraît trop fort […]
Je ne crois pas que ce soit la notion de vide qui m’affectait si fort, mais la notion d’immobilité, d’une immobilité qui confinait à l’irréel.
Dans tous les groupes humains avec lesquels j’ai vécu par hasard ou par choix, j’ai connu, tôt ou tard, la même sensation angoissante […]
Il se produisait, d’une seconde à l’autre, sans que j’y sois pour rien, une rupture de contact. Les gens, autour de moi, pouvaient continuer à s’agiter : à mes yeux, ils n’en étaient pas moins figés. Ils remuaient les lèvres et les sons m’arrivaient d’un autre univers. La question qui se posait était, est encore, invariablement :
- Qu’est-ce que je fais ici ?