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Citation de Woland


[...] ... Il fit demi-tour, car il venait de dépasser la vitrine d'un armurier. Il y avait un hibou empaillé à l'étalage, des fusils, des revolvers. Il entra.

- "Donnez-moi un browning.

- Un vrai browning de Herstal ?"

Il avait tout l'argent de la maison dans sa poche, maintenant qu'il était le maître !

- "Chargez-le."

Et il sourit de l'effroi de l'armurier. Dans la rue, il grommelait des syllabes à voix haute. Il passa encore une fois devant La Gazette, où l'on devait savoir la vérité. Ils étaient venus à l'enterrement quand même !

Plus loin, il s'arrêta net au bord du trottoir, comme si son élan eût été coupé, ou son souffle trop court. Les gens passaient dans sa tête comme des fourmis, sans but, sans raison.

Heureusement qu'il y avait un bistro !

- "Un cognac, un grand !"

Il voyait le Trianon, les affiches, Speelman qui escortait le corbillard, Layard qui, lui, était vraiment derrière, avec sa veste de velours, sa lavallière, sa gueule fatiguée.

- "Encore un !"

Il toussa, laissa tomber une liasse de billets et faillit tomber lui-même en se baissant pour les ramasser.

- "Bonsoir, fils !"

Il avait mal partout. Il sortit du bar sans savoir comment et presque sans transition il se trouva devant L'Âne Rouge dont il poussa la porte du pied et de la main. La patronne, qui faisait des comptes, releva la tête.

- "Vous ! ..."

Elle du comprendre du premier coup d'oeil, car elle eut peur.

- "Qu'est-ce que vous prenez ? Attendez ..."

Il entendait des voix à côté, dans la cuisine où on mangeait. Il reconnaissait celle de Speelman. Mais, pour le rejoindre, il devait faire un détour, lever la planche mobile du bar.

Avait-il l'air d'un fou ? Comme la patronne pénétrait en courant dans la cuisine, il tira son revolver de sa poche tandis que Layard se montrait, essayait de sourire.

- "C'est vous ? Dites donc ! j'y étais, hier, et ...

- Où est Speelman ?"

L'escalier était tout près, séparé de la salle par une cloison et on entendait des pas pressés. Jean souleva la planche. Layard n'ose pas intervenir, se contenta de crier :

- "Dis donc ..."

Ses yeux n'avaient jamais été aussi plombés.

La maison puait les choux.

Dans l'escalier, Jean hurla :

- "Speelman !"

Il l'imaginait, en habit, fuyant devant lui, et il riait silencieusement. Une porte s'ouvrit et se ferma dans la pénombre du couloir. Jean se mit à courir.

- "Speelman !"

Sa tête brûlait. Il secoua la porte.

- "Speelman, nom de Dieu !" ... [...]
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