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Citation de Trissotin


Pour la première fois de sa vie, il dépensait de l’argent qui ne lui appartenait pas. Non. Une fois, il avait volé, réellement volé, en connaissance de cause. Il avait dix ou onze ans. Il faisait chaud, comme aujourd’hui. À cette époque, ses parents et lui ne partaient pas en vacances. C’était, au contraire, la meilleure saison pour le commerce. Il arrivait à son père, après le déjeuner, de s’assoupir dans son fauteuil d’osier de la cuisine, où il sursautait lorsqu’il entendait tinter la sonnette de la boutique.
Il ne se souvenait plus où était sa mère ce jour-là. Peut-être à étendre le linge sur l’herbe du jardin ? En tout cas, il s’était glissé sans bruit derrière le comptoir et avait plongé la main dans le tiroir où on mettait l’argent. Il n’avait pris que cinquante centimes. Quelques minutes plus tard, il achetait un cornet de glace à l’Italien qui poussait sa charrette jaune dans les rues.
Il marchait ainsi, léchant la crème vanillée, quand il avait aperçu de loin un camarade de l’école. Et, comme ce n’était pas un dimanche, comme il n’avait pas l’habitude de pouvoir s’offrir un cornet de glace les jours de semaine, il avait laissé tomber son cornet dans le ruisseau, puis s’était hâté de tourner dans la première rue à gauche.
Il était très rouge. Il sentait le sang battre dans ses tempes. Il s’était regardé dans le miroir d’une épicerie et, comme il était assez mystique, il s’était précipité à l’église pour se confesser.
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