Je m'attendais à une réflexion sur l'heure très matinale que je lui impose, et m'étonne qu'elle n'en fasse pas mention.
- Je suis sûre que, quelle que soit la surprise que tu me réserves, elle justifie largement le fait de me lever avant les poules. Ta vie en dépend, mais pas de pression, hein !
Elle dit ça sur un ton très neutre, et d'un air tout ce qu'il y a de plus sérieux, ce qui, la connaissant, traduit une colère froide qu'elle tente de maîtriser. Evidemment, j'explose de rire au moment où je croise le regard de Bruno, qui m'imite lorsqu'il me donne l'accolade pour me saluer.
- Bon courage, mon vieux, me glisse-t-il à l'oreille. Je préfère être à ma place qu'à la tienne.
- Oh, ça va les gars, je vous dérange pas ? intervient Anna qui a tout entendu.