Les sept péchés capitaux de l'homme d'action :
- Ignorer le passé.
- Plaquer le présent sur le passé et se scandaliser de ce qu'ils ne coïncident pas en tout.
- Faire abstraction de l'expérience et de la pratique et s'en tenir aux théories.
- Généraliser à tour de bras.
- Avoir une thèse en tête et ne voir dans les faits et dans les textes que ce qui la corrobore.
- Interpréter comme manque de bon vouloir et de parti pris les hésitations, les lenteurs, les reculs.
- Voir surtout les fautes et les petits côtés.
Voilà un examen de conscience suggestif : je crois bien que tous ces péchés là, je les ai commis, et bien mal m'en a pris.
Lundi 13 mai 1946
Oh ! Cette fête de la "communion solennelle", si je pouvais la supprimer. Ce n'est qu'une question de toilettes et de cierges et, pour les enfants, le virage vers la descente de la dégénérescence chrétienne. Les enfants, bourrés de catéchisme ne sont pas formés à la piété chrétienne. Ils ont comme la nausée de l'enseignement chrétien tel qu'on le leur a donné. Ils espacent de plus en plus leurs communions jusqu'à ce qu'ils se mettent au pas de leurs parents : pour les garçons, comme leurs pères, à quatre communions par an et pour les filles, comme leurs mères, à cinq ou six. De même, la prière est réduite à rien. Je demande au Saint Esprit, en toute humilité de coeur, de pouvoir dire dimanche prochain des vérités qui choquent et qui réveillent mes paroissiens de la brume de leurs rêves.
Je laisse à Dieu le soin de peser, aux balances de sa justice la valeur de ces raisons ou de ces prétextes.
Un curé garde son prestige si ses paroissiens sentent que par tout un tas de petits côtés il ne leur ressemble point.