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Citation de Latias


Rien ne convainc la Grande-Bretagne de concevoir une politique d'endiguement aux côtés de la France. Hitler à chaque coup d'éclat non seulement annonce que c'est le dernier, mais y ajoute des propositions de négociation. Pour Londres qui a intériorisé la notion « keynésienne » de l'injustice à réparer du traité de Versailles, c'est irrésistible. On reconnaît in petto que l'Allemagne n'a fait que corriger un tort dont on attribue naturellement la paternité à la France et on s'accroche à l'espoir que désormais tout est réglé, d'autant que l'interlocuteur se fait patelin. La presse britannique ne cesse à chaque occasion de vanter la « sincérité » du Führer, voire son pacifisme. Stresemann, Brüning ou Hitler : après tout, quelle différence? semble-t-on croire à Londres. A chaque concession - l'égalité des droits en 1932, le réarmement en 1935, la réoccupation de la Rhénanie en 1936, l'Anschluss et Munich en 1938 -, nous voyons la diplomatie britannique exprimer l'espoir qu'elle soit la base d'un nouveau règlement européen qui se substituerait à Versailles et satisferait toutes les puissances. À chaque fois, elle se résout à accepter la concession suivante pour parvenir enfin au moment où, pour citer Chamberlain, « les revendications raisonnables ont été satisfaites, les suspicions ont été levées et la confiance enfin restaurée ». C'en est ahurissant rétrospectivement, et c'en serait presque comique si ce n'était tragique, si chaque étape n'affaiblissait pas la France.
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