UN PRINTEMPS DIFFICILE
CARRIÈRE DE GRANIT
On ne changera plus
aujourd'hui l'eau en vin.
Au soir, sous les sapins,
vers les sommets le vent s'échappe.
Le siècle rêve qu'entre les piles
du pont, il va passer, qu'il va passer
de sa bonne mort
et dans son lit.
La chair était vraiment du pain, le sang
vraiment de l'eau.
Si tu pouvais aujourd'hui ouvrir
les portes de l'enfer, pas un n'aurait la force
de se lever, de marcher jusqu'à toi.
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