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Citations de Gérard Bayo (81)


 
 
INSOMNIE


Pareils au ciel
trop jeune encore,
de la gare au champ des framboisiers, vos visages.

Longanimité
du jour qui ne vient pas.

Puis, vous avancez dans l'herbe
abondante et soyeuse.

Ici, il neige
entre les troncs des noyers
à mi-hauteur.

Soulève ta paupière,
cicatrice. Vous
      non plus ne dormez pas.

p.21
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FIXITÉ DES FRONDAISONS


Des emportements de colère dans le rideau
de branches sous le ciel.

On dirait de joie.

Et le vent s'évanouit : ni joie, ni colère. Nul
n'a jamais hanté ces lieux.

C'était ici pourtant.

Ni colère,
ni joie. Ont disparu.

Ici la lumière
de la troisième cour éclaire
l'accès familier, s'en vient de haut,

de très haut s'en vient.

Quand il fallait, l'herbe a poussé.

p.78
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PROCHAIN POÈME
     Baraque 23


4.
Narcisses en mars non loin
du ruisseau, et la truite sous les racines
des frênes. Mais rien,

rien : aucune nouvelle de toi.
Ô ami,
où es-tu ? – Pourquoi ne dis-tu rien ?

Bleue bourrache la lumière :

sur le sol ne sépare
et dans la boue les noms des mots.

p.31
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DONNE ET DONNE ENCORE


Verte et noire la mousse
dans la ruelle de terre battue.

Un arbre non loin des volets clos occupe
la moitié du ciel.

De lui compassion et libertés venues.
Une cohérence, un néant
plus loin.

De lui la mort aux couleurs de la vie
depuis toujours venue.

                   (Civry-sur-Serein)

p.36
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TA BOÎTE AUX LETTRES reste vide


sous l'érable du carrefour. Jusqu'à la nuit,
et à jamais.

Au soir je parle un peu
avec toi.
Nous parlons, fermons les yeux.

Un seul
écoute le vent derrière le mur.

p.93
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2013, WANSEE


Oublier pour vivre, vivre pour oublier.

Pose une fois encore
sa question la beauté.

Au bord de la fosse,
comme est lointaine la terre !

p.33
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UN PRINTEMPS DIFFICILE

CANTATE EN RÉ


Suffira l'heure
qui n'est pas. Suffira l'un d'eux.

Suffira la terre. Ta vie
suffira.

Qu'importent où
et quand.

Suffira la note
que tu 'entend pas.

p.21
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Neige

SANS TITRE (II)


On n'entend pas,
paraît-il, tomber la neige
au matin

sur le seuil, qui de si loin réfléchit la lumière.

Veut toute
la place en toi ce qui vit.

Veut toute
la place en toi le silence.

Dis,
sans la vie, la mort
peut-elle survivre ?

p.59
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PRIÈRE


Le flot transparent de ton retour à la vie
entre les laminaires emplit
la ravine de l'aube.

Lumières dans l'île

en face
la nuit durant.

p.17
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Neige

NOM ÉTRANGER


À l'intérieur,
il pleut sur le livre. Au corps ne touchez pas !

Drôle que de celle
que tu aimes, tu parles
si peu,

de celle
qui t'aime.

Vacille aussi et meurt

la lumière
née de la lumière – au ciel où gronde
en paix l'orage.

p.57
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Neige

NON –
COMMÉMORATION


Soir tranquille,
transfiguré et tranquille,

n'aie pas peur de la lumière,

n'aie
pas peur de ce qui vient,
de la tendresse.

N'aie pas peur du printemps, de la mort.
N'aie pas peur
de la lumière

lointaine encore,

pour l'univers lointaine encore.
                                  (vallée d'Abondance)

p.42
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Neige

VISAGES : SILENCE


L'eau
du fleuve ou de la pluie descend
vers nulle part le long du mur.

Tous sont témoins. Regardent.
N'ignorent rien,
regardent.

Pour toi viendront
témoigner.

Appelle

abandon, pauvreté. Appelle-
toi.

p.44
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DES DERNIÈRES SONATES DE BEETHOVEN


Je ne pourrais jamais t'envoyer
dans le clair-obscur de la mémoire.

Non loin, les mots sont restés. Fadaises du genre :
« que la mort te soit douce ! ».

Ni dans l'oubli, ni dans la vie,
désormais ta présence.

La vie et la mort
ne cessent plus de mentir.

p.76
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Neige

SANS TITRE


Une planète
avec un arbre, un clocher sur l'arête.

De l'ombre
à gauche, à droite une aube.

Dire
que m'attend la vie, la splendeur
de l'esprit et du corps.

Le vent nocturne,
ce qu'il dit écarte ce qu'il ne dit pas, comme le nuage
tait le soleil et la douleur oublie la joie.

Du silence,
rien à dire.

… Dire que m'attend
n'importe quel corps, la fraîcheur

d'une aube.

p.56
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À PEINE S’ILS SE REFLÈTENT EN NOUS


La poésie, vous l’appelez rêve
ou vision,
ou présence
et rêve pour finir.
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À PEINE S’ILS SE REFLÈTENT EN NOUS


L‘eau du lavoir,
les arbres du mail et la lune

sans sommeil dans ce rectangle d’eau :

de l’espace
et du temps – qui jamais ne se séparent, ni
ne disparaît la mémoire.

Suffisent
les mots, n’importe lesquels. À
eux seuls recommencent

pourvu qu’ils parlent, recommencent

tout
et tout en tout. Par conséquent,
sans nous.
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PRES DE L'ÉTANG COULEUR DE CENDRES


Un lapin détale.

C'est toujours
interdits aux vivants.

*

Puis les étoiles s'écartent et la branche fleurit.

Tout paraît
si simple : la carpe dans l'étang. Strident,
tenace, le cri de l'épervier.

Au soir la fraîcheur vient des marais,
de l'orage du matin.

             … Dis, crois-tu
encore en nous ?

p.92
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BORDEAUX


Et toi comprenant
ou non le poème qui prolonge

dans ta vie la nôtre.

Incessant sous les quais, le ressac mortel.
Seules,
tremblent les branches en bourgeons, les fleurs
devant le souffle de la mer.

On n'entend que le bruit du ressac
refermé sur lui-même.

Et toi
ou non, comprenant ton poème
ou non.

Le silence
au silence allé à présent repose,
encore accroît le chant

qui s'est perdu.

p.90
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DE NUIT LE CIEL S'EN VA SI VITE !


Drossés par la Mer du Nord, presque alignés les branchages
             du bûcher, les livides.
du bûcher sous l'escalier.

Presque alignés
      dans le ressac et flottés. Les corps cambrés.

Et nous,
transposés,

transbordés. – Serons-nous comme
recommencés ?

p.91
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FÊTES DE LA MOISSON


L'enfer n'existe pas :
nous l'avons décidé.

L'enfer n'existe pas :
nous l'avons vu brûler.

Ô sur le lit
du chef de block s'étendre !
Plus d'après-vie,

plus d'après-vie depuis longtemps.

                           (Lublin)

p.85
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