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Citation de LaFfReUjOjO


PLUS D’INDIENS

On formate à longueur de temps.
Moi qui n’ai jamais été formaté, qui ne suis jamais allé à l’école, je le sens bien.
Avec cette mondialisation qui nous taraude, on ne veut plus d’Indiens.
On veut de la norme, des calibres, des modèles.
Et quand on épouse tous la norme, on finit par être tous les mêmes.
Tout le monde va voir les mêmes films, achète les mêmes livres. Tout le monde mange la même chose, et tout est fait pour ça.
Où que j’aille en Europe maintenant, il y a partout les mêmes boutiques, les mêmes marques, les mêmes mecs devant leurs écrans qui te vendent la même chose.
Ces gens de la communication essaient de faire de nous un troupeau sans âme.
Ils nous forcent à singer un modèle, à en épouser les tics.
Ils ne veulent que plaire, ce qui, moi, me déplaît profondément.
Ce sont les premiers à nous parler du droit à la différence, mais la différence, ce n’est pas un droit, c’est un devoir.
Un devoir qu’ils nous empêchent d’accomplir.
Tu veux aller à la rencontre de qui, si on est tous les mêmes ?
Si on est tous les mêmes, il n’y a plus d’autre.
Or, l’autre, c’est toute la richesse.
Il n’y a pas plus beau que la différence, on ne se nourrit que de différences.
Et dans cette société, on la chasse de partout.
Jusque dans cette nouvelle langue, où l’on oublie le vocabulaire, la nuance, où, à force de respirer au rythme de Twitter, de Facebook, on est de plus en plus brefs, hachés, définitifs.
On doit être pour ou contre et il n’existe plus rien entre les deux.
Le mépris gagne sur la compréhension.
J’aimais la richesse des accents, des patois, de ces dialectes qu’avaient inventés les paysans, ce langage si particulier, si distingué, intimement lié à leur environnement, à l’air qu’ils respiraient.
C’était le chant de leur terre, cette terre qu’aujourd’hui ils ne peuvent même plus regarder, parce qu’ils en ont honte.
C’est comme les mots, l’essentiel est parti avec cette espèce de mondialisation qui calibre tout, où on ne peut même plus faire notre propre graine.
On veut du sous vide, du sans odeur, on nous vide de notre être et de nos raisons d’être.
On dirait qu’on veut nous enlever tous nos organes.
On nous donne à bouffer de la merde, plus rien n’est vrai, tout est faux, même l’information, on le sait, on le subit.
Comment s’élever contre ça ?
Ou plutôt, comment s’élever avec ça ?
Si l’on commence à s’élever contre ça, le danger, c’est de donner raison aux fous, aux Le Pen, à ceux qui veulent nous emmener vers une autre folie, tout aussi politique, tout aussi meurtrière, Une idéologie.
Qui nous empêche tout autant de nous élever. 
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