En 1994, année du cinquantenaire de la Libération, se tient à Paris un défilé assez particulier. Les autorités françaises en effet ont tenu à y associer la partie allemande. [...] Un symbole fort de réconciliation et d'entente.
Ce jour-là, Hans Heisel aurait bien voulu être de la fête, il aurait aimé participer à la délégation venue de Berlin. N'avait-il pas oeuvré, à sa manière, avec courage et efficacité à la fin du nazisme ? N'était-il pas un pionnier d'une vraie concorde franco-allemande ? Pourtant, le chancelier Kohl s'opposa à sa présence. Pas question de reconnaître un Allemand passé à la Résistance, un "traître", un "déserteur", un "renégat" ! Hans Heisel avait commis la faute de désobéir. Il s'était opposé à l'ordre en place, nazi en l'occurrence. Il avait eu le courage de dire non. Il fallait le lui faire payer. Et l'ordre était sauf. (p.91)