Vers dorés
Eh quoi ! Tout est sensible !
Pythagore
Homme ! libre penseur – te crois-tu seul pensant
Dans ce monde, où la vie éclate en toute chose
Des forces que tu tiens ta main dispose
Mais de tous tes conseils l’univers est absent.
Respecte dans la bête un esprit agissant…
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose,
Un mystère d’amour dans le métal repose :
Tout est sensible ; – Et tout sur ton être est puissant
Crains dans le mur aveugle un regard qui t’épie
À la matière même un verbe est attaché…
Ne la fais pas servir à quelque chose impie.
Souvent dans l’être obscur habite un Dieu caché ;
Et, comme un œil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s’accroît sous l’écorce des pierres.