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Citation de enkidu_


Pour le kabbaliste de l’école de Luria, Tsimtum ne désigne pas la concentration de Dieu en un point, mais sa retraite loin d’un point.

Qu’est-ce que cela signifie ? Il signifie brièvement que l’existence de l’univers est rendue possible par un processus de contraction en Dieu. Luria commence par poser une question qui donne l’apparence d’être réaliste, ou si l’on préfère un peu brutale. Comment peut-il y avoir un monde si Dieu est partout ? Si Dieu est « tout en tout », comment peut-il y avoir des choses qui ne soient pas Dieu ? Comment Dieu peut-il créer le monde ex nihilo s’il n’y a pas de néant ? Telle est la question.

La solution, en dépit de la forme brutale qu’il lui donna, parut d’une très grande importance dans l’histoire de la pensée du Kabbalisme postérieur. Selon Luria, Dieu fut contrait de faire une place pour le monde, pour ainsi dire, en abandonnant une région à l’intérieur de Lui-même, une sorte d’espace mystique duquel Il se retira pour y retourner dans l’acte de la création et de la révélation.

Le premier acte de l’En-Sof, l’Être infini, est par conséquent, non un pas en dehors, mais un pas à l’intérieur, un mouvement de recul, de retour sur Soi-même, de retraite à l’intérieur de Soi-même. Au lieu d’une émanation, nous avons l’opposé, une contraction.

Le Dieu qui se révéla avec des contours définis fut remplacé par Celui qui est descendu plus profondément dans les retraits de Son propre Être, qui Se concentra en Lui-même et fit ainsi depuis le commencement de la création.
(…)
Ce paradoxe du Tsimtum, comme l’a dit Jacob Emden, est la seule tentative sérieuse qui ait jamais été faite pour donner un fond à l’idée de création ex nihilo. En outre, le fait qu’une idée, qui à première vue apparaît aussi raisonnable que la création « ex nihilo », puisse, soumise à un examen plus approfondi, aboutir à un mystère théosophique, nous montre à quel point est illusoire l’apparente simplicité des principes de toute religion. (pp. 381-382)
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