Porter le deuil, c'est avoir perdu un visage. Regard, sourire, expressions, intonations, presque tout ce qui constituait la personne était issu du visage. Notre mémoire s'épuise à les reconstituer; un jour, elle n'y parvient plus: c'est la seconde mort, celle dont nous nous sentons coupable. Tandis que la fidélité s'accroche à quelques vestiges qui se pétrifient, le vrai visage, plus vivant que jamais, nous attend ailleurs.