La création de l'office de bourreau est relativement récente. Il fallut attendre en France le XIIIe siècle pour que dans chaque baillage un homme fut désigné aux fins d'exécuter les sentences pénales. Auparavant, des soldats ou des gens de la suite du roi étaient chargés des exécutions. Les serviteurs du roi mérovingien Clotaire tranchaient les têtes et arrachaient les langues. Toutefois, à Rome, c'étaient déjà les licteurs qui opéraient, dans l’enceinte du prétoire.
Si l'on veut porter un jugement, il faut avoir le courage de persévérer dans l'effort, la volonté de regarder en face d'autres horreurs. Nous lisons souvent sous la plume des partisans de la peine de mort que, devant l'offense la plus grave faite à la société, le châtiment doit être le plus élevé. Tous ces gens-là connaissent-ils ces châtiments « élevés » ?
Livrer aux rigueurs du climat, précipiter dans les profondeurs, plonger la tête dans une mare ou jeter dans l'eau d'une rivière sont des éliminations qui apparaissent dès les aurores de la civilisation.