On pourrait concevoir que, de plus en plus, nous nous abstenions de toucher aux choses : ne pas grimper à cheval, ne pas cueillir de fleurs. Nous pourrions pour finir être contraints à ne pas troubler l'esprit d'un homme, ne fût-ce que par une discussion ; à ne pas troubler le sommeil des oiseaux, ne fût-ce qu'en éternuant. L'apothéose ultime serait alors l'attitude d'un homme assis scrupuleusement sans bouger, n'osant pas remuer, par crainte de déranger une mouche, ni manger, par crainte d'incommoder un microbe. Vers une fin aussi grossière, il se peut que nous soyons inconsciemment entraînés.