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3.5/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Lyon , 1945
Biographie :

Gilbert Vaudey est né en 1945 à Lyon, où il vit aujourd'hui et a toujours vécu, à l'exception de ses années d'études supérieures.

Après un parcours universitaire à l'Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud, il a enseigné jusqu'en 2006. Il était alors professeur en classes préparatoires au lycée du Parc.

Il a publié en 1979 une "Arrière histoire du Pérou" aux éditions Christian Bourgois. Il est également l'auteur d'articles et d'essais publiés en revue (notamment dans Aléa, dirigée par Jean-Christophe Bailly et éditée par Christian Bourgois) ou dans des ouvrages collectifs.

Sa connaissance et sa passion de Lyon l'ont amené à réaliser en 2004 pour le Mercure de France "Le Goût de Lyon", une petite anthologie commentée de textes autour de cette ville.
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Source : http://www.christianbourgois-editeur.com/fiche-auteur.php?Id=436
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Gilbert Vaudey - le nom de Lyon .
Gilbert Vaudey vous présente son ouvrage "Le nom de Lyon" aux éditions Bourgois. http://www.mollat.com/livres/vaudey-gilbert-nom-lyon-9782267025316.html Notes de Musique : Alphabetical (Album Sample) by Jared C. Balogh (http://www.alteredstateofmine.net)

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
[...] à force d'attention aux parties disputées par ses gardiens, puis en s'enquérant sans doute des principes, l'Inca avait appris à jouer aux échecs. Qu'a-t-il cherché à y déchiffrer ? Une leçon de stratégie, un secret du mouvement dans l'art de la guerre ? Ou bien, dans la configuration des pièces–entre fascination et désabusement–, la trame d'une fable abstruse, une image du théâtre du monde où son étoile avait pâli ? Déjà je brode autour de ce qui n'est peut-être–pourquoi pas ?–qu'un simple dérivatif à l'inactivité. On ne sait rien de plus que cette historiette, juste assez pour que la rêverie se déplace vers ce jeu et le parcours qui, d'un berceau indien, le fait transiter par la Perse et de là, via les musulmans, gagner l'Espagne et la Sicile aux alentours de l'An Mil, y être lentement codifié, se répandre malgré l'opposition de l'Église, pour si étrangement débarqué dans le Nouveau Monde et y séduire, les derniers mois de sa vie, le maître demi-dieu d'un empire entré in extremis dans l'Histoire à la suite de la collision de deux temporalités.
(p. 78)
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[Au] sujet [d'Atahuallpa], les faits avérés se résument à peu de chose : son apparition et sa capture à Cajamarca, sa mise à mort précédée de sa « conversion » et, entre les deux journées, le rassemblement de sa rançon, sont les seuls à être précisément étayés par les relations.
(p. 31)
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S'y adjoint à coup sûr le talent militaire : il sait que l'initiative ne décide pas de tout mais qu'elle assure un avantage.
(p. 14)
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Indemne d'intention romanesque, [ce récit] revendique les droits de la rêverie, mais il ne s'est autorisé aucune invention consciente s'agissant des faits. Sur ce sujet de nature historique, ce parti reste pour moi hors de discussion.
(p. 167, Note)
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[...] ... Jerez ne consacre à l'exécution que quelques lignes et au lendemain, à peine davantage. Plus concis encore, Estete évite toute dramatisation de l'événement et n'en retient que ce qu'il convenait de présenter comme l'essentiel : " ... on le tua. Mais pour lui, ce ne fut pas la Mort mais la Vie parce qu'il mourut chrétien. Et il alla, sans doute, au Ciel." Pedro Sancho de La Hoz a, par contre, laissé une relation circonstanciée des deux journées. La grand-place de Cajamarca, théâtre du guet-apens inaugural, réapparaît dans ce récit pour servir de cadre à l'épilogue. De nouveau, il est samedi, mais le 26 juillet 1533. De nouveau, la scène se déroule après le coucher du soleil, cette fois à l'appel des trompettes militaires et à la lueur des torches. La décision d'organiser de nuit ce dont on avait délibéré le jour visait à tenir autant que possible à l'écart la population indienne de la ville. Peine perdue : une foule accourt et se livre à des manifestations de désespoir. Elle se prosterne à l'apparition de l'Inca enchaîné (il avait été mis aux fers dès l'instant où la rumeur de l'approche d'une armée avait commencé à circuler) ou plutôt, nous dit-on, elle se laisse littéralement tomber sur le sol. Atahuallpa est attaché au poteau du bûcher érigé au centre de la place. Valverde l'exhorte à consentir au baptême, mais le seul souci de l'Inca tient à ses enfants : tous très jeunes, ils ont été emmenés pour l'heure dans la région de Quito ; il les recommande à la protection de Pizarro. Le dominicain revient à la charge et c'est là, sans doute, qu'il promet que la conversion vaudrait au condamné de voir substituer au supplice du bûcher celui du garrot (non pas le collier d'étranglement en métal brisant la nuque qui, pour les gens de ma génération, s'associe au souvenir de la dictature franquiste, mais une corde tordue avec un bâton jusqu'à provoquer l'étouffement). Ce dernier argument a dû être décisif : rien ne permet de penser qu'Atahuallpa ait pu, sur ce seuil, renoncer à ses convictions, mais il était essentiel pour lui que l'intégrité de son corps fût préservée afin de permettre sa momification et sa survie après sa mort terrestre. Ses fidèles pourraient prendre soin de son cadavre quand des cendres seraient à jamais dispersées. Parvenu en apparence à ses fins, Valverde administre promptement le sacrement (un exemple pour la foule amassée, de laquelle on entend bien extirper l'idolâtrie). Pour certains, l'Inca aurait reçu le nom chrétien de Juan en l'honneur de Saint Jean-Baptiste, pour d'autres celui de Francisco en l'honneur de qui l'on sait. L'exécution suit aussitôt. Atahuallpa est garrotté devant les Indiens accablés et des Espagnols récitant le Credo pour le salut de son âme. Sans que je comprenne bien pourquoi, on ne renonce pas à la mise-en-scène du bûcher qui est allumé, mais qu'on étouffe dès les premières brûlures aux vêtements. "Ainsi finit cet homme qui avait été si cruel. Il mourut avec beaucoup de courage, sans témoigner de faiblesse" : on tient avec ces mots toute l'oraison funèbre du clerc. ... [...]
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[Valverde] s'enfuit de son évêché en 1541, mais sa trajectoire s'interrompit à l'automne de la même année sur l'île de Puna, au large de l'actuel Équateur, lorsqu'il se trouva bien malgré lui inscrit au menu d'un festin cannibale.
(p. 74)
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[...] il est juste qu'un livre se souvienne d'un autre livre quand celui-ci a suscité une rêverie si vive qu'elle a pu accompagner toute une vie.
(p. 163)
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Parfois, exceptionnellement, l'Histoire délivre un coup de sonde dans un domaine dont elle s'affiche l'héritière, mais qui lui échappe.
(p. 29)
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Ce qui s'exprime si fort en ce périmètre assez modeste tient, je suppose, à ce qu'aucune marche ne m'y manque et que je le retrouve associé à chacun des degrés d'apprentissage qui accompagnent la transition de l'enfance vers l'âge adulte. Assez proche de la maison pour que je l'aie aussitôt fréquenté à une époque de la vie où cela ne s'imagine pas sans tenir une main, jugé trop dangereux et lointain pour en pas être interdit quand les premières sorties autonomes ne se concevaient qu'en fonction d'une commission précise ou pour prendre le chemin de l'école, il pouvait, à l'âge de l'émancipation consentie, incarner à lui seul toute l'aventure de marcher en ville et s'est identifié au terrain d'une liberté précoce, sans doute magnifiée et encore circonscrite, mais vécue comme telle.
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[...] ... Il semble que Valverde, qui est sorti au-devant de l'empereur en tenant un crucifix dans une main, un livre - Bible ou missel - dans l'autre, ait d'abord plus prosaïquement invité Atahuallpa à entrer dans le bâtiment qu'occupait au fond de la place Francisco Pizarro, pour y dîner et s'entretenir avec lui. Ayant essuyé en retour un refus et une série de reproches sur la manière d'agir des Espagnols, le moine brandit alors son livre : la révélation de la vraie Foi s'y trouve contenue. D'un signe, Atahuallpa se le fait remettre et, comme il ne parvient pas immédiatement à en manœuvrer le fermoir, l'homme de Dieu prétend l'y aider. Mal lui en prend : de même qu'aucun sujet de l'Inca ne se risque à croiser son regard, aucun d'entre eux ne saurait le toucher ou même l'approcher de près en dehors de rituels précis ; un rude coup sur le bras repousse l'impie. Le livre enfin ouvert, Atahuallpa le feuillette un instant, considère le papier, et, de plus près, les caractères, puis, tandis qu'un brusque afflux de sang lui monte à la tête, le jette à terre. On attendait un geste de soumission ou une offense, voilà un sacrilège qui libère les raisons d'agir. Autant de récits, autant de versions des paroles prononcées alors par Valverde, mais un dénominateur commun : toutes appellent à venger sans délai l'outrage fait à Dieu.

Francisco de Jerez décrit alors l'irruption de Pizarro. Avec quatre soldats, celui-ci se fraie un chemin jusqu'à la litière, saisit l'Inca par le bras gauche et lance le cri de "Santiago !" - le signe convenu. Un autre témoin veut qu'un étendard blanc ait été agité, suivi d'un appel de trompette. Quoi qu'il en soit, l'action aussitôt se déchaîne. La brusque décharge des arquebuses et bouches à feu provoque la panique parmi des Indiens qui, hors le tonnerre, ne connaissent rien de tel. Surgis des deux côtés de la place dans un tocsin de sonnailles, chevaux et cavaliers lourdement armés fondent sur eux aux cris renouvelés de "Saint Jacques !" et de ce "Sus aux livrées !" qui résonne si haut, tant s'exprime en lui, sans frein, l'insolence de la liberté féodale. ... [...]
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