AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gilles Cervera (7)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Ne vivent haut que ceux qui rêvent

Je ne sais trop pourquoi ces souvenirs me reviennent mais vous rappelez-vous du film « Solo » et « l’albatros » du cinéaste Jean-Pierre Mocky : période noire et révoltée ? Sans doute le mot « solo »



Connaissez-vous le bar de l’enfer à Nizon (le village du Hang ’art) près de Pont-Aven ?

Xavier Grall habitait, non loin.

Ce livre hommage / témoignage est l’œuvre d’un collectif. Ils sont 27, pas tous bretons à prendre la plume pour évoquer Xavier Grall, poète, écrivain à l’occasion du quarantième anniversaire de sa mort.

Parmi les textes, celui de joseph Ponthus : qui a retiré de son expérience d’ouvrier intérimaire dans des conserveries de poissons et abattoirs un livre « À la ligne, feuillets d’usine ».Son texte n’est pas le moins fort.

A de nombreuses reprises, il est question de « solo » poème de Grall.

Il n’est pas dans ce recueil, mais je le mets en « citation »



Ah, oui……. j’oubliais : Grall était mécréant et sans doute allait-il parfois prendre un petit rouge au bar de l’enfer. Yec'hed mat !







Commenter  J’apprécie          60
L'enfant du monde

L'enfant dont il question dans ce roman-témoignage ne sera pas nommé. Ni ses parents, ni sa sœur, ni son oncle, ni aucune des personnes qui entourent l'enfant. On ne saura pas non plus de quelle pathologie souffre cet enfant, on apprendra seulement qu'après le bref moment d'euphorie qui a suivi sa naissance, on découvre vite que quelque chose n'est pas normal. L'enfant est différent, il ne pourra pas parler, jouer, marcher comme les autres. Mais j'espère ne blesser moi-même personne en écrivant cela car on comprend aussi que dans ce livre c'est ce qu'on dit ou qu'on ne dit pas au sujet de cet enfant qui est au cœur du récit. C'est un récit sur le silence que les parents de l'enfant ont imposé à tous les proches, car chaque mot était possiblement un attentat fait à l'enfant.

Aussi chaque mot est ici pesé et soupesé et si l'auteur entend par ce livre rompre ce tabou du silence, il le fait avec le doigté du cambrioleur qui tourne la molette d'un coffre afin de l'ouvrir.

Avec des phrases brèves, percutantes, chargées d'émotion contenue et de poésie, Gilles Cervera nous donne à comprendre cette tragédie qui n'a pas été seulement celle de cet enfant différent mais aussi celle de toute la famille et de tous les proches. C'est une langue brute, mais jamais brutale, une langue sans fioriture mais pas sans nuance : à la différence du père de l'enfant qui juge, tranche, maudit, Gilles Cervera veut écrire l'histoire de l'enfant sans chercher d'explication mais en tentant de soigner, d'apaiser ce qui peut encore l'être, et ce, avec une belle confiance dans l'humanité.
Commenter  J’apprécie          40
Ne vivent haut que ceux qui rêvent

Xavier Grall comme vous ne l'avez jamais lu, revisité, grâce à la création originale, en écho, de vingt-cinq auteurs et illustrateurs contemporains.



Parmi eux, le dernier texte de Joseph Ponthus, bouleversant, une ode à la vie en forme de testament littéraire.



"A l’inconnue qui me dévore"



"À quoi pensé-je, Joseph Ponthus, en commençant à écrire ces mots, en janvier 2021, à l’invitation des éditions Calligrammes pour célébrer le quarantième anniversaire de la mort de Xavier Grall ? Je me sais tout autant cancérisé, métastasé, tumorisé aux intestins, au foie, aux poumons, aux os. J’ai 42 ans et ce sera peut-être mon dernier grand texte. J’avance à tâtons sur ces mots comme je marche, avec des béquilles, croyant que ce texte retardera peut-être l’échéance, comme une prière, complainte, litanie ou supplique à je ne sais quel Dieu."

Joseph Ponthus.



Le mot des éditeurs :

Parmi les premiers poètes auxquels nous avons pensé, il y a Joseph Ponthus. Sa réponse, enthousiaste, fut immédiate : «la lecture de Solo de Xavier Grall (au moins six fois depuis hier) m’a littéralement bouleversé de justesse et de beauté.»

Que ce recueil, sur les chemins de l’amitié, soit aussi l’occasion de lui rendre hommage.

À découvrir, en fin d'ouvrage, l'enregistrement de son texte lu par le poète Yvon Le Men.

https://www.calligrammes-editions.fr/


Lien : https://www.facebook.com/cal..
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant du monde

L'ouvrage aborde la place de l'enfant lourdement handicapé. Dés sa naissance, (accouchement très difficile), l'enfant ne réagit pas, risque de mourir à chaque instant. A force de bataille, les parents arrivent à le placer dans une institution où l'on s'occupe de lui plus ou moins bien, selon l'équipe et les priorités. Une chape de plomb tombe sur la famille. Un silence et l'invisibilité entoure l'enfant, qui fini par avoir 40 ans... ou presque.

La place, le rôle et le ressenti de la mère, du père, de la sœur, de la grand-mère, de l'oncle, de la tante, des neveux, des amis sont saisis par touche. La douleur se diffuse dans tout le texte. La joie a quitté la famille. L'administration, la société et la loi donne peu d'espoir malgré la colère et le combat permanent des parents. Un texte sobre, au constat dur et sans appel, qui essaie de saisir l'insaisissable. Style simple, précis, presque clinique où l'on sent une grande maitrise du sujet, une réflexion nourrie par l'observation et la connaissance. Livre sans concession, assez dur, peu optimisme.
Commenter  J’apprécie          20
deux frères

Un style bref, coupant; froid en premier abord.

Deux frères différents, opposés dans leurs comportement, dans les goûts, dans leurs activités, dans leur appréhension de la vie, dans leur vie même.

Mais en fait très proches dans leurs non-dits et les schémas du rustre et de l'intello se brouillent pour faire apparaître une relation chaleureuse et très pudique de sentiments. Se révèle progressivement l'attachement qui unit les deux frères et une discrète poésie.

Un beau travail sur la langue !
Commenter  J’apprécie          10
deux frères

Voilà un texte qui ne laisse pas insensible.

On reconnaît Gilles Cervera à son style, à sa petite musique qui était déjà là dans « L'Enfant du monde », Ed Vagamundo, 2016. Un style vif et ardent, parfois lyrique quand il s'agit du « pays sombre dont la pluie est le château... », où les mots s'interpellent, se répondent, rebondissent et signifient peut-être autre chose que ce qu'ils veulent bien dire, ou pas. On y retrouve le psychanalyste qu'est aussi Gilles Cervera.

Il y a le grand et le petit, deux frères que tout pourrait opposer et, malgré tout, malgré la vie et ses vicissitudes, la mère vieillissante, le père parti trop vite, trop jeune, trop tôt, deux frères qui se cherchent, se rejoignent, s'agrippent. le temps de la vie n'est pas le temps du livre, comme si les méandres de la mémoire se découvraient comme ils viennent, comme en thérapie. Pourtant ce n'est ni le grand ni le petit qui parle, même si on devine lequel des deux serait le narrateur.

« N'allez pas croire que le petit et le grand, partageant la même mère, aient eu la même enfance. Fausse piste, mauvaise pioche, case prison, passez trois tours, bifurcation. L'enfance ressemble à un centre de tri. S'ensuivent des lignes qui divergent, des objets qu'un voit, l'autre pas, que l'un pèse et qui pour l'autre ne pèse rien. Tout paraît pareil, tout semble identique, il n'en est rien. Tout diffère. Rien ne se ressemble, peu rassemble, à moins que cette différence de point de vue. »

Ces deux frères, on les suit, dans leur différence, au gré des souvenirs qui s'entrechoquent, avec les colères de l'un et les bavardages de l'autre. On apprend l'histoire de leur famille, on les voit grandir, se battre, se suivre, se séparer pour mieux se retrouver.

Et puis la mort arrive avec son chapelet de souvenirs, souvenirs d'autres morts, un nom de maladie comme une fatalité. La vie en somme.

« La mort est une disparition qu'on peut faire disparaître. Pas. Il est possible que pour cette raison, entres autres, le petit croie aux histoires qu'on raconte car il n'a toujours rien vu, ni le grand non plus. »

Un très fort roman ou un remarquable témoignage, peu importe.



Deux frères, Gilles Cervera, Editions Vagamundo, 2017.

Commenter  J’apprécie          00
L'enfant du monde

Une écriture originale très poétique qui m'a dans un premier temps agréablement surprise mais un peu lassée vers la fin du roman. Peut-être parce que justement vers la fin du roman cette histoire a commencé elle aussi à me lasser. J'ai trouvé que l'on tournais en rond et j'aurais aimé que l'auteur qui est l'oncle de cet enfant handicapé dont il ne faut pas parler au sein de la famille, se dévoile un peu plus.

Pour avoir fait un stage de 3 mois au milieu d'enfants aussi handicapés que l'enfant de l'histoire et comme j'ai rencontré leur parents je trouve que dans ce roman ils sont très justement décrit, ainsi que les passages décrivant les institutions que cela soit de manière positive et négative. Et pourtant l'enfant à 40 ans mais beaucoup de choses malheureusement,concernant l'accompagnement du handicap n'ont pas bougé ou évolué (pas beaucoup en tout cas).

Un beau témoignage que je suis contente d'avoir lu.
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gilles Cervera (16)Voir plus

Quiz Voir plus

Neil Young

Tout d'abord, Neil Young est-il...

Américain ?
Canadien ?

11 questions
17 lecteurs ont répondu
Thèmes : Rock (musique) , rêves , musiqueCréer un quiz sur cet auteur

{* *}