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EAN : 9791092521245
143 pages
Vagamundo (01/09/2017)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Deux frères habitent une vie puisée aux mêmes valeurs et aux mêmes douleurs. Leur père a disparu très tôt qui laisse les modèles dans les limbes. Et surtout les trois ou quatre ans entre eux ne leur donnent du monde que des images inversées. Comme si depuis l'hémisphère sud les choses à l'endroit au nord étaient à la renverse. Heureusement que l'axe du monde est plus fiable et moins friable que la fraternité ! Cette histoire est un roman de fraternité fratricide, ou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Voilà un texte qui ne laisse pas insensible.
On reconnaît Gilles Cervera à son style, à sa petite musique qui était déjà là dans « L'Enfant du monde », Ed Vagamundo, 2016. Un style vif et ardent, parfois lyrique quand il s'agit du « pays sombre dont la pluie est le château... », où les mots s'interpellent, se répondent, rebondissent et signifient peut-être autre chose que ce qu'ils veulent bien dire, ou pas. On y retrouve le psychanalyste qu'est aussi Gilles Cervera.
Il y a le grand et le petit, deux frères que tout pourrait opposer et, malgré tout, malgré la vie et ses vicissitudes, la mère vieillissante, le père parti trop vite, trop jeune, trop tôt, deux frères qui se cherchent, se rejoignent, s'agrippent. le temps de la vie n'est pas le temps du livre, comme si les méandres de la mémoire se découvraient comme ils viennent, comme en thérapie. Pourtant ce n'est ni le grand ni le petit qui parle, même si on devine lequel des deux serait le narrateur.
« N'allez pas croire que le petit et le grand, partageant la même mère, aient eu la même enfance. Fausse piste, mauvaise pioche, case prison, passez trois tours, bifurcation. L'enfance ressemble à un centre de tri. S'ensuivent des lignes qui divergent, des objets qu'un voit, l'autre pas, que l'un pèse et qui pour l'autre ne pèse rien. Tout paraît pareil, tout semble identique, il n'en est rien. Tout diffère. Rien ne se ressemble, peu rassemble, à moins que cette différence de point de vue. »
Ces deux frères, on les suit, dans leur différence, au gré des souvenirs qui s'entrechoquent, avec les colères de l'un et les bavardages de l'autre. On apprend l'histoire de leur famille, on les voit grandir, se battre, se suivre, se séparer pour mieux se retrouver.
Et puis la mort arrive avec son chapelet de souvenirs, souvenirs d'autres morts, un nom de maladie comme une fatalité. La vie en somme.
« La mort est une disparition qu'on peut faire disparaître. Pas. Il est possible que pour cette raison, entres autres, le petit croie aux histoires qu'on raconte car il n'a toujours rien vu, ni le grand non plus. »
Un très fort roman ou un remarquable témoignage, peu importe.

Deux frères, Gilles Cervera, Editions Vagamundo, 2017.
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Un style bref, coupant; froid en premier abord.
Deux frères différents, opposés dans leurs comportement, dans les goûts, dans leurs activités, dans leur appréhension de la vie, dans leur vie même.
Mais en fait très proches dans leurs non-dits et les schémas du rustre et de l'intello se brouillent pour faire apparaître une relation chaleureuse et très pudique de sentiments. Se révèle progressivement l'attachement qui unit les deux frères et une discrète poésie.
Un beau travail sur la langue !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ils sont deux. Le petit regarde le grand. Le grand a quoi, cinq ans à peine. Le petit le suit des yeux, ne le quitte pas. Partout, qui descend l'escalier, monte et descend. Disparaît derrière une porte, le petit regarde, ses yeux le plus grand ouvert possible, écarquillés. Il regarde le grand qu'il ne voit pas, la porte qui le cache, la cloison qui les sépare, le petit n'a d'yeux que pour le grand même quand le grand est invisible. Le grand monte quatre à quatre l'escalier, le descend sur les fesses, les yeux du petit glissent aussi vite que le grand, à tout berzingue.
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La mort est une disparition qu’on peut faire disparaître. Pas. Il est possible que pour cette raison, entres autres, le petit croie aux histoires qu’on raconte car il n’a toujours rien vu, ni le grand non plus.
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