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4.5/5 (sur 6 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Gilles Guiheux est professeur à l’Université Paris Diderot, au département des Langues et Civilisations de l’Asie Orientale, membre du laboratoire CESSMA. Socio-historien, il s’est intéressé à la figure sociale de l’entrepreneur et du consommateur. Il conduit aujourd’hui un programme consacré aux formes du travail en Chine contemporaine. Il a notamment publié Les grands entrepreneurs privés à Taiwan, la main visible de la prospérité (2002).

Source : Les Belles Lettres
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Gilles Guiheux intervenait chez Agoranov le 7 juin dernier pour présenter son ouvrage La République populaire de Chine. https://www.lesbelleslettres.com/livre/3691-la-republique-populaire-de-chine Son livre retrace l?histoire politique, économique, sociale et culturelle de la Chine depuis la fondation du régime communiste jusqu?à la période contemporaine.

Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Les combats en Corée coûtent cher à la Chine en termes d'hommes. Certes la campagne de mobilisation "Résister à l'Amérique et aider la Corée" renforce le patriotisme et contribue à consolider le nouveau régime. Mais les conséquences négatives de l'engagement chinois sont importantes. La Chine, qualifiée d'"agresseur" par les Nations unies, est désormais isolée sur la scène internationale. Elle est exclue pour vingt ans des Nations unies. L'objectif de réunification avec Taïwan est ajourné, du fait de l'interposition de la 7ème flotte américaine ; la République de Chine est désormais protégée par la puissance américaine. En terme de coût financier, Pékin révélera plus tard que la moitié de la dette contractée au début des années 1950 auprès de l'URSS avait servi à financer la guerre. Si personne à Pékin ne lève alors la voix contre Moscou, les critiques s'exprimeront dans les années 1960 et 1970.
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Les démolitions ont aussi fait émerger la question de la protection du patrimoine. Le choix a été fait de protéger les bâtiments individuels, ce qui n'a pas empêché les destructions massives. Les arguments avancés pour justifier la rénovation, les expulsions et les destructions sont la surpopulation, l'insalubrité, l'absence d'hygiène et du minimum de confort. C'est donc un discours hygiéniste et modernisateur qui a présidé à la destruction et à la reconstruction des centres urbains. Contre ces destructions, architectes, urbanistes, historiens ou journalistes se sont mobilisés et ont donné naissance à de multiples organisations. Une solution souvent adoptée a consisté à muséifier certains ilôts dans la perspective du développement touristique. Le premier projet à combiner rénovation urbaine et protection du patrimoine est celui du quartier de Xintiandi à Shanghaï. Il s'agit d'un quadrilatère qui compte un ensemble de Shikumen, maisons à deux étages emblématiques de l'architecture du début du XXè siècle et destinées à loger les classes laborieuses. En 1997, la municipalité signe un accord avec un promoteur immobilier hongkongais : en échange du droit de construire des immeubles de bureaux et des espaces résidentiels de grand luxe, il s'engage à préserver le patrimoine architectural. La population résidente est expulsée (non sans difficultés), les shikumen sont restaurées et réaménagées pour héberger des restaurants et des commerces. Espace résidentiel des classes populaires, Xintiandi abrite désormais des commerces destinés à des consommateurs à fort pouvoir d'achat. Projet urbanistique phare, copié par de nombreuses autres villes, Xintiandi est fondé sur l'exclusion de ses habitants d'origine.
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Au final, l'économie chinoise s'est internationalisée à un niveau particulièrement précoce de son développement et cette internationalisation a été source de croissance. Elle a été rendue possible par l'interaction de facteurs internes - la politique d'ouverture - et externes - la libéralisation des échanges de biens et de capitaux, les flux d'investissements étrangers des pays développés vers les pays émergents et l'aide au développement. Les entreprises étrangères ont ainsi joué un rôle clé dans la modernisation de l'appareil industriel chinois. La capacité de la Chine à passer d'une économie de production, essentiellement axée sur un avantage comparatif en termes de travail peu qualifié, à une économie de l'information et du savoir reste pourtant aujourd'hui controversée. Certes de grandes entreprises chinoises, telles Huawei ou Lenovo, émergent comme des acteurs importants sur le marché international, mais dans les années 1960, deux décennies seulement après la fin de la seconde guerre mondiale, le Japon conquérait des parts de marché international non sur la base de ses prix, mais grâce à la qualité de ses produits.
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La trajectoire chinoise débouche sur une individualisation limitée. Elle est possible et même souhaitée afin d'assurer la croissance économique, mais le processus est contraint et demeure restreint à la sphère des activités économiques et de la vie privée.
De ce point de vue, la société chinoise est traversée par de multiples tensions. D'une part, le Parti-Etat encourage l'initiative individuelle en soutenant le développement et la réussite économique personnelle ; d'autre part, il réalise une forme extrême de contrôle en entretenant un système de censure omniprésent et en limitant les demandes de participation politique. L'individu est sommé d'être autonome et responsable, mais en même temps l'individualisme en tant que tel est condamné, car tout un chacun doit d'abord se mettre au service des intérêts de sa famille et de la nation chinoise.
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Les logements insalubres abritant des populations paupérisées ont été détruits et remplacés en centre-ville par des résidences de luxe, hautement sécurisées, abritées par les élites économiques et politiques. Ces complexes résidentiels portent des noms évocateurs - Manhattan, Versailles ou Fontainebleau - d'un mode de vie luxueux. Un choix alternatif consiste à se loger dans d'immenses villas construites à la périphérie, dans des espaces arborés et paysagés où la voirie est privatisée, sur le modèle des communautés résidentielles fermées américaines. Ces constructions sont souvent inspirées de modèles étrangers et, comme dans la Chine urbaine de la première moitié du XXè siècle, on peut choisir une maison de style espagnol, canadien ou parfois chinois. Pour s'assurer un degré maximum de confort, les résidents emploient du personnel de maison ; ils envoient leurs enfants dans les meilleurs écoles - à proximité ou à distance - de préférence internationales afin de préparer leur prochaine expatriation, et ont accès à des espaces exclusifs où se forge l'entre-soi : équipements sportifs et clubs privés. Les classes moyennes, dont la diversité est grande, ont accès à des logements qui restent spacieux, bien équipés, proches des zones de chalandise, et produits en très grand nombre. Les espaces résidentiels qui leur sont destinés abritent jusqu'à des dizaines de milliers de ménages et ont fait la fortune des promoteurs immobiliers. Ils les organisent comme des mondes clos où les habitants peuvent se procurer un maximum de biens et services mais aussi se divertir ou pratiquer leur sport favori ; c'est un style de vie bien plus qu'une simple habitation qui leur est vendu. Les populations les plus modestes sont renvoyées à la périphérie des villes, loin des écoles, des hôpitaux, des réseaux de transports publics, dans de nouveaux espaces urbanisés conquis sur les campagnes, dans des logements de médiocre qualité.
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La période 1958-1976 est marquée par deux événements majeurs et durablement traumatiques pour la société chinoise dans son entier : le Grand Bond en avant (1958-1960) et la Révolution culturelle (1966-1969). Ces deux épisodes sont extraordinaires à plus d'un titre. Le premier parce qu'il provoque la plus grande famine que connaisse la Chine au XXè siècle. Le second parce qu'il s'agit d'une opération de destruction des appareils politiques lancée par celui-là même qui a contribué à leur construction. Les années 1960-1965 et 1969-1979 sont des périodes intermédiaires durant lesquelles peu de décisions majeures sont prises et les conflits latents entre dirigeants ne débouchent sur la victoire ni des uns, ni des autres. Ces deux décennies s'achèvent par la mort de Mao en septembre 1976.
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