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Citation de Henri-l-oiseleur


A sa mort en 1603, mort prématurée qui ne lui avait pas laissé le loisir de préparer sa succession d'aucune façon (sinon en ayant fait exécuter deux de ses fils), Mehmet III ne laissait que deux garçons mineurs : Ahmed, âgé de treize ans et demi, et Moustafa, qui en avait environ douze, tous deux résidant au Palais. L'aîné fut placé immédiatement sur le trône, ce qui était parfaitement conforme aux usages. La seconde décision prise en cette circonstance, dans des conditions qui ne nous sont d'ailleurs pas précisément connues, l'était en revanche beaucoup moins : ce fut de laisser vivre Moustafa. Ahmed était à un âge où la survie restait incertaine et il n'avait pas encore engendré. La menace d'extinction de la dynastie était ainsi, du fait de la situation laissée par Mehmet III, très réelle, plus qu'en aucun autre temps. (...)
L'épisode était gros d'une autre conséquence durable. Le sort réservé à Moustafa avait mis en évidence le second terme de l'alternative : si les frères n'étaient pas tués, il fallait néanmoins qu'ils fussent neutralisés de manière à ne pas perturber le règne du sultan en exercice. La solution fut de les tenir prisonniers dans un recoin de l'enderoun, la partie "interdite" du Palais, hermétiquement coupés du monde extérieur. (...) Le nom de "cage" (kafes) a fini par s'imposer pour désigner le quartier du harem de Topkapï dans lequel ces princes étaient confinés, condamnés à une vie d'isolement, solitaire et misérable, à laquelle seule la mort, ou, comme nous le verrons, le cas échéant, l'accession au trône étaient susceptibles de mettre un terme.

p. 185-187
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