Débat autour du film de Gilles Vernet, Tout s'accélère.
« Quand j’ai compris que maman allait disparaître, j’ai immédiatement ressenti qu’il s’agirait d’un événement décisif dans mon existence. J’étais son trésor de fils, elle était ma maman, et le lien qui nous unissait, s’il n’était plus à proprement parler charnel, se nourrissait d’une insondable intimité. Cette chair qui allait mourir était aussi la mienne. Et cette mort, je le devinais, allait m’apprendre à vivre. »
« Je visualise la densité urbaine, les lumières fluorescentes, omniprésentes, délirantes, l’agitation, l’agglutination, la profusion, la pollution endémique des grandes villes. Le chapelet des litanies modernes : urgence, essoufflé, courir, efficacité, vite, records, rapidité, gagner, optimiser, rentabilité… Comment l’humanité peut-elle se fourvoyer à ce point ? (…) Faut-il attendre de mourir pour découvrir l’incroyable densité du présent ? (…) Pourquoi me faut-il sans cesse vivre dans l’attente, projeté comme un pantin sur la toile anxiogène de l’avenir ? »
On ne nous donne pas la parole,
Parce qu'on est encore à l'école,
Pourtant parler aux enfants,
Ce n'est pas perdre son temps...
Refrain :
Tout s'accélère, dans l'univers
Depuis que l'homme est sur terre
Tout s'accélère, c'est la galère
On va manquer d'atmosphère
[Début de la chanson titre du film "Tout s'accélère"]
Le temps court prime sur le temps long.Dans les médias les informations se succèdent à un rythme frénétique. Une information chasse l'autre avant même que nous ayons pu nous faire une opinion. Les analyses des journalistes sont de plus en plus rapides et manichéennes. Pris dans l'urgence de l' actualité, ils se transforment en simples commentateurs des dépêches REUTERS et AFP qui leurs arrivent en flux tendu Les journaux télévisés se ressemblent tous.On a parfois l'impression que la vérité s"est absentée.
Dire qu'il ne faut que décroitre n'a aucun sens. Il faut une alternance des rythmes. Ralentir par moments.
Dans la magazine "Kaizen" n°59; novembre-décembre 2021.
« Quand j’ai compris que maman allait disparaître, j’ai immédiatement ressenti qu’il s’agirait d’un événement décisif dans mon existence. J’étais son trésor de fils, elle était ma maman, et le lien qui nous unissait, s’il n’était plus à proprement parler charnel, se nourrissait d’une insondable intimité. Cette chair qui allait mourir était aussi la mienne. Et cette mort, je le devinais, allait m’apprendre à vivre. »
Il faut beaucoup de sagesse pour ne pas verser dans la survitesse.
Dans la magazine "Kaizen" n°59; novembre-décembre 2021.
Le temps est insaisissable . Il est, tout simplement."Il" n'a pas de jugement , "il" se fiche de "ce qui se passe". Il est le théâtre invisible et silencieux de l'impermanence des choses . Accepter ce silence n'est pas facile.
Prendre le temps de savourer ce que on a déjà, ce qu'on a fait,ses souvenirs les plus chers , mais aussi ce qu'on mange , ce qu'on vit.
Ne dit -on pas qu'un beau couché du soleil vaut tout l'or du monde ?
Quand l'urgence prend toute la place,il n'en reste plus pour la conscience.