Gioia Kayaga

Nos rues sont pleines de SDF qui te rappellent de ne pas franchir la ligne.

Dis-moi : pourquoi c’est là où j’suis l’moins payée
Que j’ai vraiment l’impression d’gagner ma vie ?

À ceux qui acceptent de se demander qui ils sont vraiment :
Sans famille, sans argent, sans race, sans genre ; marchant sans vêtements vers leur propre temple.
(reconnaissez-vous).
À ceux qui construisent des ponts entre les êtres, pissent sur les frontières : aux hommes-bulldozers contre la barrières ; artisans-lumière, fabricants de « peut-être ».
(reconnaissez-vous).
À ceux qui font de la poésie un travail à temps plein : un métier, un gagne-pain, un mode de vie ; à ceux qui l’incarnent mieux qu’ils ne l’écrivent.
(reconnaissez-vous).
À ceux qui supportent l’éclat de mes rayons, embrassent mes parts d’ombre, ; aux êtres capables d’accorder leur pardon : aux compagnons de nuits blanches et de jours sombres.
(reconnaissez-vous).

Dompteuse d’énergies, animale, enragée ; impératrice, pèlerine: pas d’case dans laquelle me ranger. Peur ni des Hommes et d’leurs foutaises, ni du Diable et d’sa fournaise.
La recette d’ma mayonnaise ? Belgo-Italo-Bouroundaise. J’suis ni une artiste féminine ni une artiste urbaine, t’auras qu’à dire que j’suis une artiste humaine, venue au monde en montant sur scène.

Repars au combat
armée de ta plume
parée de ta voix
Repars au combat
mais n'oublie pas

J'ai changé
Je suis morte carbonisée
Mais personne ne le sait

J'étais si sûre que tu me quitterais si je te disais
la vérité
convaincue que tu ne pourrais jamais m'aimer
comme je suis
Personne n'aime les femmes infidèles insatisfaites et compliquées

Je cours je danse je frappe je m'agite
C'est en roue-libre que je médite

Tu dis "Comment on va faire pour se retrouver dans notre prochaine vie ?"

Je ne suis pas la femme que tu imaginais
Je suis un champ de bataille

Pour écrire ce recueil j'ai dû en jeter 2 à la poubelle
Et combien d'amants avec ?

Le blanc est parti
parti avec la boussole
alors on marche dans le noir
on course-folle
on se débat avec le vide qu'il a laissé

Si tu te veux poète : cesse de minauder ! La poésie n'est pas un concours de beauté.

Si tu te veux poète : trébuche...
Si tu te veux poète : dérange...
Si tu te veux poète : fais des bêtises...
Si tu te veux poète : dans quelque part entre le vieux sage et l'enfant capricieux...
Si tu te veux poète : agace ...
Si tu te veux poète : frotte toi aux bruits sourds...
Si tu te veux poète : balbutie...
...
Si tu te veux poète l N'applique pas ces règles... Lis la recette, puis n'en fais qu'à ta tête.