C’était comme si une immense tombe s’était ouverte pour laisser entrer la lumière, la lumière aveuglante. Depuis le ciel bleu, le soleil bénissait tout en contrebas. Le corps de la plaine, froid, silencieux, blanc et immense, était enfin à nu. Hommes, femmes et enfants, enterrés pendant l’hiver comme des bêtes, sortaient de terre pour voir ce que les mois d’obscurité, de tempêtes et de mort s’étaient infligés les uns aux autres. Certains désespéraient. D’autres accueillaient le printemps. D’autres, encore, remerciaient Dieu.