La captivité en France de Ferdinand VII (1808-1813), roi
d’Espagne détrôné, et le ralliement de l’appareil de l’État à Joseph
Bonaparte ont provoqué une vacance du pouvoir inédite. Loin de
remercier Napoléon venu « régénérer » la monarchie catholique, les
Espagnols refusent de reconnaître le « roi intrus » et se soulèvent lors du
Dos de Mayo. Les premières réactions américaines à ces événements
sont les mêmes qu’en Europe : celles de la fidélité à la nation espagnole
et à son souverain légitime, Ferdinand VII. Bustamante lui-même fait
partie de ces élites hispano-américaines qui ont refusé le changement
imposé à ce moment-là et qui ont grandement contribué à la défaite de
Napoléon en Espagne. Ainsi, les « liens qui unissent » l’Amérique à la
péninsule Ibérique n’ont pas toujours été « la chaîne qui liait les deux
mondes », c’est-à-dire « l’Espagne des deux hémisphères » symbolisée
notamment par les colonnes d’Hercule qui apparaissent sur les armoiries
de la monarchie catholique au temps de Charles Quint avec sa célèbre
devise Plus Ultra.