AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Eric76


Eric76
08 septembre 2018
Tandis que le grondement de l'eau s'estompait, je perçus la voix d'un mouton. Les moutons ont pour habitude de converser entre eux, mais c'était là le bêlement lamentable d'un animal isolé, pareil à celui d'une brebis ayant égaré son agneau. Je montai sur un tertre afin de scruter la colline sans parvenir à repérer la bête en question. Quelque cinquante toises plus haut, au sommet d'un versant escarpé, le terrain s'aplanissait en un plateau bourbeux, invisible depuis le bas, d'où nous tirions notre tourbe. Je gravis la pente péniblement, le bêlement se faisant de plus en plus intense. En émergeant de l'autre côté de la crète, je découvris un bélier en détresse, couché sur le flanc, à demi enfoncé dans la fange. Même en été, la tourbière demeurait gluante et dangereuse. Les anciens du village avaient coutume d'avertir les enfants que, s'ls s'y aventuraient, ils seraient aspirés dans les entrailles de la Terre et dévorés par des trolls. Petit, j'avais pris cette mise en garde au sérieux, et bien que je ne crusse plus aux trolls désormais, je continuais à me méfier de la tourbière. L'animal agitait inutilement ses pattes libres, ne parvenant ainsi qu'à s'enliser davantage. Alors que je m'en rapprochais, en prenant soin de rester sur les flots herbeux où l'on pouvait se tenir en sécurité, je murmurais des paroles apaisantes pour tenter de le calmer. Le mouton se tourna dans ma direction, telle une vieille femme malade trop faible pour soulever sa tête de l'oreiller.
Commenter  J’apprécie          440





Ont apprécié cette citation (40)voir plus




{* *}