Les autres se montraient aimables à son égard : ils répondaient lorsqu’il leur adressait la parole, mais ne poussaient jamais la conversation au-delà du simple échange de civilités. A la longue, cela lui parut effarant de s’entendre ainsi souhaiter le bonjour jusqu’en prison. "Bonjour", lui disaient-ils, et puis "Bonsoir", comme s’ils le saluaient dans la rue tandis qu’il se rendait au tribunal. Or ils étaient bouclés ensemble dans un hangar bétonné de douze mètres de long sur cinq de large.