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Citation de Charybde2


Paul Durham ouvrit les yeux, cilla devant la clarté inattendue de la pièce puis tendit paresseusement la main pour la placer dans une flaque de soleil au coin du lit. Des poussières voltigeaient dans le rayon lumineux qui pénétrait obliquement entre les rideaux disjoints, et chaque particule semblait apparaître et disparaître comme par magie, évoquant un souvenir d’enfance de la dernière fois où il avait trouvé cette illusion si irrésistible, si hypnotique : Il se tenait sur le seuil de la cuisine, la lumière de l’après-midi sectionnait la pièce où poussières, grains de farine et volutes de vapeur tourbillonnaient dans la tranche d’air étincelante. L’esprit momentanément brouillé par le sommeil, il essayait encore de s’éveiller, de se ressaisir, de mettre de l’ordre dans sa vie, et il lui sembla tout aussi logique de juxtaposer ces deux fragments – de voir des poussières flotter dans le soleil à quarante ans de distance – que de suivre l’écoulement ordinaire du temps d’un instant au suivant. Puis il s’éveilla un peu plus, et la confusion se dissipa.
Paul se sentait parfaitement reposé – et parfaitement déterminé à se maintenir dans cet état confortable. Il ne comprenait pas pourquoi il avait dormi aussi longtemps, mais cela ne le préoccupait pas outre mesure. Il écarta les doigts sur le drap tiédi par le soleil et songea à se rendormir tranquillement.
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