Rien de plus éphémère
que le bonheur de l'homme.
Telle une caravane
dans un désert
sans bornes, sans fin,
le monde va et vient.
Je tourne mes yeux vers le Ciel...
les orphelins gardent toujours l'espoir
de retrouver leur père... Ô père,
tel est l'espoir que Tu nous as donné...
le doute est notre lot.
Oh, souviens-Toi, souviens-Toi,
n'oublie pas ta Promesse d'amour,
en vérité, celle d'être avec nous
jusqu'à la fin du monde
poème de Grégoire de Narek, théologien, poète et philosophe d'Arménie au Xe siècle
Le visage couvert du voile de la honte, en silence, la tête basse, la bouche verrouillée, je vais reprendre le meilleur des outils : la prière,
pour que ma langue se délie, retrouve toute sa vigueur, et qu'à nouveau des chants de soupirs et de pleurs jaillissent vers le ciel.
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Et maintenant que dire ? que dirai-je ? moi, terrassé, devant ta Force terrifiante, que ferai-je, Seigneur ... sinon m'emplir de poussière la bouche, sinon réduire au silence mon coeur ... me vouant à l'espoir de la miséricorde - comme l'enseigne Jérémie ...
Mais si, déverrouillant mes lèvres, je m'oblige à parler sans réticence, perclus de remords, je ne puis que répéter sans trêve le même cri, la même plainte, tout inondée de pleurs.
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