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Citation de Pecosa


Manuel Moros n’est pas arrivé à Collioure par hasard. Ce peintre franco-colombien est descendu au début des années vingt dans le port catalan sur les traces des fauves Matisse et Derain, pionniers de l’art moderne, à la recherche d’une lumière désormais mondialement reconnue. (…) L’histoire va soudain placer cet artiste aux premières loges de la plus grande tragédie humaine qu’ait connue la frontière française avec l’arrivée des réfugiés républicains espagnols en janvier et février 1939. Manuel Moros vivra ce désastre avec une intensité accrue qui l’atteint presque juste dans sa chair, car, bien qu’ébranlé dans ses convictions idéologiques- homme de gauche, de tendance libertaire, athée convaincu, il soutient la République espagnole dont il a pu suivre les avancées lors de ses séjours en Catalogne du sud- elle ravive une vieille blessure, celle qu’il a vécu entre humiliation et absurdité dans les camps de prisonniers en Allemagne, en 1918. Une blessure morale presque aussi douloureuse que celle reçue des années auparavant, sur le Chemin des Dames. A l’image du processus de résilience, il est en totale empathie avec ces survivants qui franchissent, durant ces jours d’hiver 39 la frontière, un état qui lui fait quitter le simple rôle d’illustrateur pour endosser celui de témoin direct, de reporter d’images, d’authentique révélateur d’une réalité à la fois sourde et muette mais dont la vérité donne à voir et surtout à entendre une réalité criante d’humanité.
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