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Critiques de Grégory Tuban (3)
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Camps d'étrangers

Résumé d'un article de Médiapart : la procédure choisie pour l'internement des réfugiés espagnols suite à la " retirada " nomme clairement les structures d'internement " Camps de concentration " en vertu du décret-loi du 12 novembre 1938 permettant l'enfermement " d'étrangers indésirables " . L'ouvrage de Grégory Tuban paru aux éditions du Nouveau Monde permet de voir la continuité dans le traitement de cette population de réfugiés entre la République et Vichy .
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Camps d'étrangers

Un livre très intéressant qui m'a beaucoup appris. J'ignorais totalement la réalité de l''accueil" réservé en France aux Espagnols qui ont émigré à la fin de la guerre civile. le livre retrace leur parcours qui commence à la fin de la IIIème République et se poursuit pendant la guerre et le régime de Vichy. Avant même ce dernier les Espagnols étaient considérés comme indésirables et mis dans des camps de concentration, synonymes de conditions de vie déplorables. Ils ont été surveillés de près et largement "encouragés" à rentrer en Espagne. Les seules exceptions étant ceux qui pouvaient "être utiles" en travaillant ou en s'engageant dans l'armée. La situation s'est encore dégradée sous Vichy et l'occupation allemande avec des déportations, etc.

J'ai vraiment apprécié tout ce qu'on peut apprendre au travers de ce livre. Cela porte à réfléchir sur la mentalité de l'époque, dirigeants comme population. le livre est vraiment très riche en informations, témoignages ou extraits d'échanges des officiels comme des exilés. Il comporte une large bibliographie pour ceux qui voudraient poursuivre.



Je remercie Babelio et les éditions Nouveau Monde de m'avoir offert ce livre via Masse critique.
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Camps d'étrangers

Je viens de terminer la lecture de Camps d'étrangers et je me rends compte combien j'étais ignare de l’ampleur des humiliations, vexations, persécutions subies pas les Espagnols fuyant leur pays et la terreur des représailles.



« Il ne faut pas donner à ces hommes qui se sont bien battus, qui ont été vaincus par du matériel italien et allemand, par des troupes italiennes, par une aviation italienne et allemande, l'impression qu'ils sont accueillis, dans une France menacée par l'Italie et Allemagne, comme des pestiférés et régler les contacts travers du fil de fer. »

Ainsi s'exprime le lieutenant-colonel Morel, attaché militaire de l'ambassade de France en Espagne. Il s'indigne des conditions dans lesquelles sont accueillis les vaincus de l'Armée populaire de la république espagnole,

Cette voix est une des rares à dénoncer cet état de fait dégradant pour la France et sera peu relayée.





Si je résume l'ensemble des notes que j'ai prises, il ressort que :



Le chiffrage des réfugiés est difficile à établir mais représente des flots humains, dont des éléments « indésirables et dangereux » peuvent ainsi s'introduire en France ce qui inquiète la population bien-pensante. Les autorités s'évertuent à comptabiliser, établir des fiches le plus précises possible qui serviront quand les allemands occuperont le pays !

Le but poursuivi est au final la restriction des libertés et la moindre rébellion dont la cause peut être les conditions de vie et d'hygiène déplorables conduisent à plus de rigueur encore.



« Ces locaux disciplinaires visent à isoler un individu ou un groupe d'individus en les exposant comme punis à la vue de tous » « La première trace connue d'une telle structure répressive date du début de février 1939. Il s'agit d'un enclos de barbelés spécifiquement dédié aux punitions au camp d'Argelès sur mer, Les « punis » y sont obligés de marcher en rond sans s'arrêter sous les regard des gardiens. »



Ces conditions de vie n'ont rien à envier à celles qui seront bientôt celles des camps allemands

Le 14 mai 1939 l'Humanité met Collioure à la Une en révélant les conditions d'internement dantesques réservés aux fortes-têtes.Mais rien ne change, sauf que les autorités réussissent à créer de nouveaux camps, de nouvelles structures plus répressives encore.



Certains camps, comme celui de Collioure permet d'emprisonner hors du circuit judiciaire...ce qui laisse toute liberté à des personnels sadiques de torturer, maltraiter, sans qu'aucun recours soit possible. Certains de ces personnels se retrouveront d'ailleurs dans les unités créées par Vichy pour traquer les maquisards.



La France maintient ces réfugiés dans une précarité administrative en ne leur reconnaissant pas le statut de « réfugiés politiques ».



Mais elle saura les utiliser en les employant dans divers métiers où au mieux, ils seront sous-payés en établissant un décret sur la formation des CTE, compagnie de travailleurs étrangers, qui met en place des réquisitions individuelles ou collectives.

La France étant envahie, certains seront incorporés dans des unités militaires, pour certains, envoyés en Afrique du Nord, certains iront dans les maquis et leur rôle sera très important dans la libération du Sud-ouest de la France



Malgré tout, les vexations et trahisons pour ce peuple ne sont pas terminés.

A propos de la Libération :



« Dans une France qui débute sa reconstruction, la question du sacrifice des républicains espagnols est reléguée au second plan, comme l'histoire de leur internement dans des centaines de sites".



J'ai essayé de donner une idée du développement de cet ouvrage, dont les chapitres clairs permettent de suivre l’avancée du traitement réservé aux réfugiés... des chiffres mais pas trop, beaucoup de précisions sur la vie dans les camps, l'état d’esprit des réfugiés, des Français qui côtoyaient ces camps...j'ai été très étonnée du peu d'empathie des habitants de ces villes où sont implantés les camps.



Ce livre cite de nombreuses sources, archives retrouvées, articles de journaux, Ce travail représente une immense somme de consultations, de recherches, de mise en forme qui au final, donne un livre tout à fait clair et bien structuré,

Personnellement, j'aurai aimé plus de photos afin de mieux appréhender tout cet univers que j'ai découvert et qui n’est pas à l'honneur de la France, mais cela n'enlève rien à la qualité de cet ouvrage.

Merci aux éditions du Nouveau Monde qui m'ont permis de découvrir une bien triste réalité.







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