Ils s'avancèrent vers la lourde porte d'entrée, sur laquelle une tête de lion était sculptée. Claire enfonça la clef dans la serrure, ouvrant le passage avec un grincement assourdissant qu'un bruiteur de film d'épouvante espagnol aurait apprécié. A partir de cet instant unique, de ce moment où leurs pieds foulèrent le sol poussiéreux de la maison, elle était à eux. Mais avaient-ils choisi la maison, ou l'inverse ? S'étaient-ils même posé la question ? Personne ne le saurait jamais.
Sur notre planète, notre peuple ne fait qu’un avec notre Mère Nature, celle qui nous a tout donné. Aucune guerre ne fait plus rage, aucune rivalité n’entache plus notre vie. Nos sages ont donc envoyé des émissaires dans l’univers pour apporter ce message de paix et montrer aux autres peuples qu’il est possible de vivre en parfaite harmonie avec la nature nourricière. C’est ainsi que nous sommes arrivés sur la Terre, en 1949. Une terrible guerre venait de ravager la moitié de votre monde et notre message de paix semblait nécessaire. Nous nous sommes installés dans cette petite ville, où nous pensions être bien accueillis, dans cette maison que tu occupes maintenant. Mais alors que nous avions simplement essayé de les aider, les habitants du village se sont ligués contre nous. Ils nous ont accusés de sorcellerie et d’hérésie. Alors que la religion qui prédomine sur votre planète, le christianisme, c’est cela ? est parfaitement en accord avec ce que nous proposions.
Il avait eu besoin d'un verre de whisky pour parvenir à sortir toute l'histoire sans pleurer mais il s'en était sorti sans trop de casse. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas bu d'alcool autre qu'une simple bière, et la tête lui tournait un peu. La bouteille avait été achetée par sa mère, le jour où Hubert était venu leur rendre visite, pour prendre un petit apéritif et elle n'était pas vraiment censée sortir du placard où elle avait été rangée. Mais parfois, les circonstances exigeaient un remontant et un thé, aussi bénéfique fût-il, n'était pas en mesure d'être suffisant.
Ces arachnides étaient l'une des seules choses que le jeune homme craignait par dessus tout. La simple idée qu'une de ces horreurs poilues et noires puisse entrer en contact avec ne serait-ce qu'un seul pore de sa peau le terrifiait dans des cauchemars dignes d'Elm Street que le grand Wes Craven n'aurait pas reniés.
Bref, non, ce n'était pas une huit pattes, pour la simple raison... qu'il n'y avait pas de pattes autour de cette forme. Ou alors c'eut été une araignée cul-de-jatte.
Malgré son jeune âge, Katie connaissait bien des principes de secours et autres réanimations, peut être par le biais des nombreuses séries médicales américaines diffusées à la télévision.
Elle s'aperçut que Maxime ne respirait plus et commença à paniquer. Mais elle devait se contrôler, elle devait le sauver, et sa crise d'angoisse serait remise à plus tard. Elle le secoua de toutes ses forces, en essayant de lui faire un semblant de massage cardiaque.
Les barrières psychiques de Katie n'étaient pas encore assez fortes à ce moment pour lui permettre de résister au choc. Elle se dissimula derrière une sorte de mutisme et ne prononça plus jamais un seul mot, ni aucun son. C'était comme si ses cordes vocales s'étaient rompues, comme les cordes d'une guitare sur lesquelles on aurait trop joué.
Elle avait l'impression que les gens la regardaient avec insistance, comme si elle était une bête curieuse, exposée dans ce grand zoo inhumain qu'était le monde. La voix de sa mère l'arracha à ses sombres pensées.
Tout ce qui s’est passé, ça peut être défait. Et, je ne sais par quelle magie, mon interaction avec le maire a fait de moi une sorte d'instrument du destin. Mais leur idée, ça dépasse l’entendement.
Maxime, notre âme ne se soucie pas des barrières du temps. Certains appellent ça la réincarnation, d'autres le destin... Peu importe finalement.
Il y a une forme d'ordre parfois, dans l'anarchie.