Roland erre sur les sommets abrupts, son haubert est percé, son heaume fracturé. À ses pieds, les chausses d'acier se sont disloquées. Derrière lui, il abandonne une flaque de sang à chaque pas.
Le soleil se tient bien loin, il effleure à peine le bord de la coupe céleste, redoutant de goûter aux vapeurs âcres du carnage.Le preux est seul à arpenter la montagne, qui tinte longuement de sa foulée métallique.
"Mon chemin efface celui de tous les preux. Quand je quitterai l'Espagne, ce sera comme si la terre sauvage n'avait jamais existé, comme si nos luttes horrifiques sous le soleil n'avaient soulevé aucune poussière, n'avaient nullement ému les cieux !" (P201-202)
Il n'y aura jamais de jour que je ne souffrirai en pensant à toi, dit Charlemagne devant la dépouille de son neveu Roland.