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Citation de Charybde2


Flanqué de Gjorg, son interprète, il caracole sur un sentier de caillasse grise, derrière deux lascars à gilet en peau de mouton et aux moustaches consistantes, et qui portent une carabine en bandoulière. Le sentier rase un précipice, l’escorte assure la protection du visiteur jusqu’au prochain col et Lejean marmonne sur sa selle. Une fois de plus, la vieille carte dont il se sert pour débrouiller sa route ne correspond pas à la réalité du terrain : le chemin est mal tracé, pas un sommet n’est correctement indiqué, aucune altitude n’est mentionnée. Comment s’appelle le pic qui domine cette cordillère ? On lui répond un nom compliqué encore jamais référencé. Sa hauteur ? Ils ne savent pas. Personne n’y est jamais monté ? Ils ne savent pas. Lejean soupire. Il va falloir faire une halte, annonce-t-il à Gjorg, qui soupire à son tour et explique aux moustachus que le Français est pointilleux sur les questions topographiques. Et pressé : il est déjà descendu de son cheval, prépare ses instruments de mesure, boussole, baromètre, longue-vue, compas, sextant peut-être, et marche vers la ligne de crête. Les gardes du corps ouvrent de grands yeux.
– C’est dangereux, annonce le premier.
– Les bergers sont armés, renchérit le second.
– Ils n’ont pas pour habitude de laisser les inconnus rôder dans leur champ de vision.
– Ils tirent sans explications.
– Et ils visent bien.
– Notre territoire s’arrête à cent pas. On ne peut faire aucune confiance à ceux d’en face.
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