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Citations de Guillaume Jan (67)


Rien qui m’appartienne
Sinon la paix du cœur
Et la fraîcheur de l’air.

Le papillon bat des ailes
Comme s’il désespérait
De ce monde.

Kobayashi Issa (1763-1828)
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... sous la foudre, on se sent vulnérable si on pense à la fragilité de notre existence.
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La bêtise n’est pas l’absence d’intelligence, elle est l’absence d’imagination.

(Karl Kraus)
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Le voyage… c’est comme un baptême à chaque fois, un reformatage qui nous aide à sortir de nos vies sédentaires et calibrées. On devient alors disponible. Prêt pour les nuits à la belle étoile, les aubes roses, la poussière des routes, les rencontres autour de tables mal éclairées, le face - à - face avec soi-même, les régimes alimentaires insolites…
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La Peugeot a ... tenu 2 000 kilomètres sur les pistes ondulantes de cette brousse incongrue. Mais la guimbarde avait mauvais caractère, tombait en panne, renâclait, n’était jamais fiable. Il devait s’arrêter pour la ménager, pour l’abreuver d’eau, d’huile ou d’essence : le Japonais en profitait pour demander aux villageois s’il leur arrivait d’entrevoir des bonobos dans les alentours, on lui répondait que non, qu’on ne savait pas, mais que si on en voyait on en mangerait volontiers.
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Il faudrait prendre le risque de se perdre pour gagner sa liberté. Ne pas avoir peur de l'inconnu, ni de rien. Il faudrait au moins çà pour trouver sa place dans le monde. Et puis écouter son silence, se faire confiance, refuser la soumission. p170
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J'ai envie de voyager comme on a envie de faire l'amour. C'est une attirance impérieuse, une chaleur qui monte et qui picote, un désir fondamental qui se répand dans tout le corps et qui fait oublier tout le reste.
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Je suis perdu dans Zanzibar, égaré sur le bas-côté de l'Afrique. C'est par où, l'aventure ? Les murs de la vieille ville sont usés par le soleil, les façades coloniales s'effritent en silence. «L'hôtel est juste à côté», m'indique le vendeur de pastèques, seul être vivant croisé dans la torpeur de l'après-midi. Il faut longer un rempart défoncé par la végétation tropicale puis tourner à droite, sous une forêt de fils électriques dénudés. Je pousse la lourde porte cloutée, la matrone fait ses ongles derrière son comptoir, le prix des chambres est affiché en dollars. J'écope de la numéro dix : une cellule blanche, carrée, avec un plafond zébré de poutres en cocotier, un lit large comme un hippopotame et une petite ouverture encombrée de fils de fer, où s'emmêlent les rayons du soleil. Il fait 35 degrés, le ventilateur est cassé.
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Les chimpanzés sont des guerriers, dira-t-il, les bonobos des hippies.
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Tentons de le suivre encore un peu dans son cheminement solitaire, dans sa longue route au cœur de l’océan de verdure. Il a 35 ans, il est né le 16 mars 1938 à Toyomaka près d’Osaka, au Japon, il s’appelle Takayoshi Kano et les jambes de son pantalon de flanelle sont crottées de boue rouge. Sa chemise ne vaut guère mieux, délavée par le soleil et les litres de sueur. Il pédale en danseuse pour affronter les côtes, s’essuie parfois le front avec une serviette, de couleur écrue, qu’il laisse pendre sur sa nuque. Il crapahute sur cette piste sinueuse alors que d’autres papillons l’accompagnent. Quand il pénètre dans un tunnel de verdure, il en savoure la fraîcheur. Le vent baigne ses cheveux noirs, il ne pense à rien, ou bien il se rappelle la carapace écaillée du pangolin qu’un enfant a voulu lui vendre ce matin, à bord du bac rouillé qui traversait la Tshuapa. Il se rappelle aussi les premiers bonobos croisés lors de ce séjour exploratoire, c’était loin en amont de la rivière, il y a quatre ou cinq semaines. Leurs dos musclés, leurs poils charbon, leurs bras longilignes, leurs longues mains, leurs longs pieds, leur bonne humeur ; et puis leur regard profond, empli de sagesse, d’empathie ou de curiosité, quand ils sont descendus de quelques branches pour mieux observer cet intrus à deux pattes qui n’osait pas bouger, qui jubilait à voix basse, qui tremblait d’exaltation. Dans les montées, il regrette son automobile, qui a rendu l’âme la semaine dernière – une 404 carmin, achetée deux mois plus tôt au bord du fleuve Zaïre, dans la ville de Mbandaka. Je vous la cède pour 1 000 zaïres, et c’est un prix d’ami, avait dit le margoulin : les freins ne fonctionnaient plus, le moteur s’est grippé. La Peugeot a tout de même tenu 2 000 kilomètres sur les pistes ondulantes de cette brousse incongrue. Mais la guimbarde avait mauvais caractère, tombait en panne, renâclait, n’était jamais fiable. Il devait s’arrêter pour la ménager, pour l’abreuver d’eau, d’huile ou d’essence : le Japonais en profitait pour demander aux villageois s’il leur arrivait d’entrevoir des bonobos dans les alentours, on lui répondait que non, qu’on ne savait pas, mais que si on en voyait on en mangerait volontiers. On lui proposait du macaque boucané à la place, des antilopes de brousse fraîchement chassées, il déclinait. Il ne venait pas se taper la cloche, il ne venait pas exterminer les animaux de la jungle : il voulait juste regarder ces grands singes dont on ignorait tout, il voulait les observer, connaître leurs habitudes, étudier leur organisation sociale et, peut-être, mieux comprendre les origines des comportements humains.
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Je n'ai pas la réponse, mais ça n'a pas d'importance, j'ai trouvé mon jardin secret, mon pays des merveilles. Afrique, me revoilà.
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Elle [Belange] pouvait m'héberger dans la cour des miracles où elle logeait, près du marché central : treize appentis où s'entassent une centaine de personnes, des veuves de guerre, des fonctionnaires licenciés, des vendeurs de marijuana, des filles-mères et des familles de dix. Avec un seul robinet pour abreuver toute cette palanquée. Les kulunas, c'est-à-dire les voyous du quartier, y terminent parfois leur nuit, ils dorment quelques heures sur le ciment sale avant de se revigorer avec un joint et quelques gorgées d'alcool de maïs. Le fatras de cabanes est rebaptisé Maman Yemo, du nom de l'hôpital le plus insalubre de Kinshasa, où l'on a plus de chance d'attraper une infection mortelle que de ressortir guéri. Ici, les maladies se faufilent dans la crasse, prévient Belange. Quand elle va faire sa toilette, entre trois murs de parpaings branlants, elle ajoute des gouttes de crésyl dans son seau d'eau, en espérant que ça suffira pour tuer les microbes.(p.43/44)
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Enfin le chauffeur démarre. Nous sommes chargés de paquets, de cartons, de colis, de valises, de caisses, de sacs, de paniers... Les clichés de l'Afrique sont à leur place, solidement attachés avec des tendeurs et des bouts de ficelle.
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En Afrique, l'imprévu l'emporte toujours sur le prévu : les agendas ne sont pas optimisés comme en Europe, les urgences ne sont pas les mêmes. On ne planifie rien, on anticipe pas grand-chose, on n'est ponctuel qu'exceptionnellement. Les Congolais sont des perfectionnistes du hasard, de la chance et du destin.
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Avant Stanley, Livingstone n'était plus rien. L'Angleterre se foutait de lui. Après Stanley, il devient un mythe.
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Peut-on rentrer au bercail comme si de rien n'était lorsqu'on a voyagé une fois au Congo, dire que c'était intéressant et puis passer à autre chose ? Je n'ai pas su le faire.
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- Tu ne vas pas te plaindre. c'est parce que tu le veux bien que tu es là.
Lazare jura que non : c'était un mauvais concours de circonstance. Il se sentait tellement perdu qu'un vide avait commencé à grandir dans son corps, comme une tumeur.
- Mais tout ce que tu vis, ce sont des choses que tu ne pourras jamais perdre, qu'on ne pourra jamais te prendre. c'est mieux qu'une maison neuve (p137).
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Je garde une attirance compulsive pour la forêt; pour ses mystères, pour sa puissance et pour l'énergie qu'elle distille dans nos veines, longtemps après que nous l'avons quittée. p39
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C'est l'opium du peuple, la religion au rabais après la mondialisation au rabais.
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Du haut de son monticule, il voit son pays s'engager en
accéléré vers le progrès. Il est d'une génération où l'on peut encore espérer que l'avenir sera meilleur : il s'attarde, la nuit se pose sur la journée, les lumières de la ville s'allument comme des étoiles et les lucioles flottent autour de son visage. L'enfant sent monter un violent sentiment d'appartenance à la nature. Plus tard, quand passera le temps de l'innocence, il comprendra que les hommes sont cupides et capricieux, que leur arrogance les rend déraisonnables, qu'ils détruisent tout et préférera s'effacer. Mais, pour l'heure, il contemple la voûte céleste qui s'étale à l'infini, comme un champ de pâquerettes phosphorescentes. Il est la vibration du gong sur le lac et le ruisseau qui court vers le fleuve, il est le vent qui caresse la savane, il est le singe qui s'évanouit dans la brousse, il est le battement d'ailes d'un papillon.
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