Dans la périphérie de Lima, où s'entasse la pauvreté, des "médecins improvisés promettent de tout soigner : maux de ventre, angoisse, cancer, diarrhées, tristesse."
(page 10).
Vous dites que nous sommes à l'origine de la violence. Alors que le peuple est réduit en esclavage et massacré depuis le début de notre histoire...
- C'est la loi, dit le général des enlèvements.
- La loi du système. Et le système génère une violence supérieure à celle de ceux qui veulent le subvertir...
- N'exagérez pas, Monsieur Polay, intervint l'un des commandants.
- ... Vous ne croyez pas ? Chaque année, cinquante mille enfants meurent de faim ou des suites de la malnutrition. Les enfants de qui? De la bourgeoisie, des riches du Pérou ? Du peuple ?
- Du peuple, s'assombrit le général des enlèvements.
Le prisonnier n'est personne, inférieur, un déchet. Il ne pose pas de questions, on ne lui répond pas. Pourquoi dans une cellule de punition ? Parce que. Pour qu'il apprenne dès le début. Pour qu'il implore à genoux d'être transféré, qu'il soit redevable, le prisonnier.
Les pauvres ont seulement le temps de survivre.
Ses pensées elles-mêmes étaient incarcérées.