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Citation de Woland


[...] ... Au commencement était le bureau et au bureau, il y avait moi. Les pieds sur la table. Le bureau était rangé, on s'y retrouvait facilement. A gauche il y avait une pile de factures. A droite il y avait ce que je possédais en argent liquide : dix couronnes et trente øre. Dans un coin de la pièce se dressait une armoire de classement grise. Elle était vide. Un coffre-fort mural contenait tout ce que j'avais de valeur : le livret d'un compte-épargne affichant 503, 75 couronnes. La porte double donnant sur la salle d'attente était entrouverte, mais personne n'y passa la tête.

Mon bureau se trouvait au bout d'un long couloir poussiéreux. J'avais pris la succession d'un médecin-généraliste qui n'avait pas su diagnostiquer sa propre mort. L'air de la pièce était encore plein à craquer des soucis et tracas d'une génération entière. Mon bureau se situait au troisième étage d'une maison du Strandkai et seul le panorama m'empêchait de mourir d'ennui. Depuis la fenêtre, je voyais la vie grouillante du Marché aux Poissons. (...)

Je bâillai, je recomptai les factures pour m'assurer qu'aucune n'avait fugué depuis la dernière fois. Electricité, loyer, assurance, un emprunt bancaire de mille couronnes à rembourser, la traite d'une vieille dette, la facture d'un magasin de meubles de bureau. Il n'en manquait aucune.

C'est alors que le téléphone sonna. Je le fixai, effrayé, puis décrochai.

- "Ici Veum."

Une voix mélodieuse répondit :

- "Ici William Moberg, l'avocat."

Je m'enquis :

- "Le seul ? L'unique ?"

Il y eut un court silence. Puis la voix reprit.

- "Pardon ?"

Le regard sur la pile de factures, je répondis :

- "A votre service.

- Euh. Vous êtes Varg Veum, le détective privé ?

- C'est moi-même.

- Je ... j'ai un travail pour vous. Pouvez-vous passer à mon cabinet ?"

Il m'indiqua une adresse, à dix minutes de là à pied.

- "De quoi s'agit-il ?

- Je préfère ne pas en discuter au téléphone. Quand cela vous conviendrait-il ?

- N'importe quand. Je suis surmené à force de ne rien faire.

- Dans une heure ?

- Dans une heure, c'est très bien.

- Bon. On en parlera à ce moment-là.

- Difficile de faire autrement.

- Au revoir.

- Au revoir." ... [...]
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