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Citation de Woland


[...] ... Le visage était gris-bleu, presque méconnaissable. Autour du cou, il y avait un mince trait bleu : la trace d'un cordon ... Elle s'était pendue ... ou avait été étranglée. Son visage était différent, plus laid, mais ses cheveux restaient inchangés. Ils entouraient de leur éclat cuivré le visage boursouflé, étaient un peu en désordre, mais tombaient encore naturellement, avec comme une étincelle de vie encore en eux.

La veille, je m'étais étonné de ce qu'elle parût à ce point irréelle. A présent, je faisais l'expérience inverse.

C'était une ironie du sort, un paradoxe cruel. Cette femme qui, de son vivant, faisait l'effet d'une silhouette découpée dans du papier, d'une poupée gonflable, paraissait tout à coup terriblement vivante. Sans doute parce que c'était la première fois que je l'approchais de si près. Je me rendais compte à présent que quelques années s'étaient écoulées depuis que les photos avaient été prises. Je remarquai les deux sillons, encore peu prononcés, des deux côtés de la bouche, la moue un peu amère des lèvres, les plombages des molaires visibles, les cernes sombres sous les yeux et les rides fines, mais distinctes, de son front, comme si quelqu'un avait passé doucement une fourchette sur la peau.

Le médecin qui tenait son bras avait sur le visage une expression mélancolique, comme si tous les cas de mort subite qu'il avait vus s'étaient superposés là, un à un. Il passa ses doigts le long de la face interne du bras livide et regarda [le commissaire] qui s'était accroupi auprès de la portière. Je me penchai encore davantage. Comme un collier de perles bleues marquait tout le bras. ... [...]
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