Se demander qui ou ce qu'est ce Godot qu'on attend serait absurde. Godot n'est rien d'autre qu'un nom pour signifier que l'existence qui continue absurdement se méprend quant à sa propre essence quand elle se saisit, à tort, comme « attente » , « attente de quelque chose ». La positivité des deux personnages se ramène donc à une double négation (au fait qu'ils admettent leur incapacité et leur insignifiance) et non à quelque chose de simplement positif. En affirmant cela, nous ne faisons que répéter ce que dit Beckett lui-même dans le titre de sa pièce : à savoir que l'important, en fin de compte, ce n'est pas Godot, mais le « en attendant ».