Le 8 septembre 1826, Pouchkine est reçu par le souverain. Incapable de mentir, il avoue que seule probablement son absence de Pétersbourg l'a gardé de participer au complot (des décembristes) ; Nicolas Ier affecte de pardonner en faveur de cette franchise, lui permet de vivre à Moscou et d'écrire ce qu'il voudra pourvu qu'il le lui montre avant de le publier : "Je serai moi-même ton censeur." En fait, Pouchkine ne sera pas, pour autant, dispensé de la censure ordinaire ; et il aura à répondre au comte Benkendorf, chef de la police, de tous ses actes et de tous ses déplacements : c'est une nouvelle prison sans barreaux.
("Essai biographique sur Pouchkine" - dans le dossier de l'édition Folio de "La Dame de pique")
p305 : l'auteur y dénoncera bien d'autres maux de la société russe : la démoralisation des anciennes classes possédantes, qui dilapident à l'étranger les vestiges de leur fortune et oublient jusqu'à leur langue maternelle, les grossiers appétits des nouveaux riches,...les erreurs de la justice qu'il ose dénoncer comme dans l'affaire Kaïrova, ....