F., UN AN
Grelottants d'affligeantes imitations, fatigués, ne se
respectant plus, ils grimaçaient et boursouflaient leurs
rides autour de ton privilège d'être irresponsable.
C'était la danse autour de l'eau.
Au centre, personne ne m'avait encore choisi comme
tu le fis pour traverser la bêtise adulte, sans justifica-
tions.
Granité par l'émotion, portant ta tête dans la fuite du
cou et de l'épaule, immobile dans la confiance de tes
petits bras, j'étais loin dans le dénuement.
Si ce n'est pas moi que tu aimes, aime de cette façon.
Février au soleil
Nous descendons vers la mer
par beau temps
par mauvais temps
le temps d’attendre.
Il y a tant d’années que nous venons ici.
Faut-il souhaiter
que cela se sache ?
Aujourd’hui est consacré au premier soleil,
si longuement voulu par tous qu’il est dédié à
chacun personnellement.
Nous laissons pendre nos jambes,
jupes ou pantalons relevés,
le long du parapet.
Du marin nous avons le hâle.
Nous ferons envie aux premiers touristes.
En attendant nous sommes blancs,
trop légers pour la mer.
Avant dernier poème
Maintenant je suis un poète sans substance. Je relis de vieux textes dans le silence d’émotions mortes. Je suis un homme âgé qui ne sait plus quoi écrire et que la création seule justifiait. L’enthousiasme ne s’invente pas. Des tempêtes ont abattu ce qu’il y avait à briser en moi. Je vis dehors. Je vais au-devant de je ne sais quoi, une rencontre, comme au début, lorsque j’attendais tout et que ce fut la vie qui vint.
F., UN AN
Grelottants d'affligeantes imitations, fatigués, ne se
respectant plus, ils grimaçaient et boursouflaient leurs
rides autour de ton privilège d'être irresponsable.
C'était la danse autour de l'eau.
Au centre, personne ne m'avait encore choisi comme
tu le fis pour traverser la bêtise adulte, sans justifica-
tions.
Granité par l'émotion, portant ta tête dans la fuite du
cou et de l'épaule, immobile dans la confiance de tes
petits bras, j'étais loin dans le dénuement.
Si ce n'est pas moi que tu aimes, aime de cette façon.