Guy Bennett

Pour tous ceux qui aiment les mots, un certain type d'humour décalé et qui ne considèrent pas la poésie comme devant à tout prix s'écrire en alexandrins. Je confesse, la poésie, ce n'est pas vraiment ma lecture de chevet. Mais ce petit recueil a choisi la simplicité, le décalage et l'ironie pour mieux pointer le doigt sur ce qui fait mal dans notre société. Publié en 2008 aux Etats Unis, écrit pendant la campagne électorale, il vient d'être traduit en France avec la participation de l'auteur lui-même, qui manie parfaitement les deux langues.

A découvrir et à savourer sans modération.

D'une plume légère et malicieuse, l'auteur américain Guy Bennet rédige des poèmes qui, tout en jouant avec les mots, ne manquent pas leur cible, à savoir une société un peu détraquée.



Pour ne citer que quelques exemples :



Poème métaphorique énigmatique

Ce poème, c'est quand même autre chose.



Poème du Ministère de la Santé :

Attention :

la lecture nuit gravement

à l'ignorance.



Poème de nuit :

[Le véritable contenu de ce poème

n'a pu être identifié

faute de lumière.]





Poème sans domicile fixe :

Si la vue de ce poème vous trouble

ou qu'il vous met un peu mal à l'aise,

vous pouvez toujours tourner la page

et faire comme si vous ne l'aviez jamais lu.



Je crois que Desproges aurait apprécié !

Poème-chronique évident



Ce recueil est jouissif,

drôlatique,

indispensable !

A avoir chez soi pour le lire et le relire !



D'accord, je ne sais pas faire. Laissons cela à Guy Bennett (et à Jacques Roubaud, le postfacier) .



Si vous me connaissez, vous savez que je ne suis pas du genre à analyser mes lectures. J'aime l'évidence : l'évidence de l'effet qu'a un livre sur moi, évidence que je prefère ne pas chercher à comprendre (même si, je dois l'avouer, ma tête décèle bien des indices par ci par là).



Alors, voici ce qui m'a parut évident à la lecture de ce recueil : cela faisait longtemps que je n'avais autant ri lors d'une lecture... tout en admirant le talent et l'intelligence de l'auteur (car, l'on se doute qu'écrire ces poèmes evidents n'a pas du être si évident que cela !). Je l'ai commencé un soir, pensant en lire deux, trois poèmes avant de m'endormir, tout le livre y est passé. Je me suis réjouie que mon fils ne soit pas là, pour sûr, mes fous rires l'auraient réveillé. Je l'ai déjà relu, deux fois. Je me suis empressée d'aller commander "Ce livre" des mêmes auteur et traducteur. Je conserve peu de livres dans ma bibliothèque, seuls les véritables coups de coeur que je sais relire y ont leur place... et celui-ci y aura une place de choix et pour toujours.



Vous souhaitez tout de même savoir de quoi parle ce livre ? Eh bien de poèmes évidents pardi ! Qui ne disent que ce qu'ils sont, dans une langue on ne peut plus claire... D'où ressort une bonne dose d'ironie, souvent mordante... et donc de réflexions sur la poésie, la langue, la politique ou certains de nos comportements et croyances.
Lien : https://etsisite.wordpress.c..

"Tout ce qui peut être dit peut être dit clairement."

Ludwig WITTGENSTEIN



C'est une bien belle découverte que ce tout petit bouquin de 130 pages paru aux éditions de l'attente.

L'art de poétiser de manière évidente, simplifiée et structurée est aisé mais la tache est difficile.



Sérieux, et drôlerie se mêlent dans ce petit bouquin traduit de l'anglais par Frédéric FORTE et composé de deux parties : Poèmes évidents, et poèmes post évidents, écrits après la parution de la version anglaise en 2011 sous le titre "Self évident poems" pour terminer sur une postface poétique écrite par Jacques ROUBAUD, autre éminent membre oulipien. Evidence ! lorsque le propos évoque la potentialité.
Lien : http://carnetsvie.blogspot.f..