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Citations de Guy Chambelland (13)


Guy Chambelland
J’essaie…


J’essaie seulement d’être plus vrai
d’être plus proche
sans bien savoir de quoi de qui
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Guy Chambelland
Tout à l’heure



Tout à l’heure la voix du chien était une voix d’homme.
Il s’est vite repris et a aboyé.
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Guy Chambelland
Petit matin tranquille sur les rues mouillées
dont les haies de fenêtres ont la douceur des pommes
un carré de salades et le regard d'un chien
suffisent pour accomplir ta pensée maladroite

(" La claire campagne")
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Guy Chambelland
Le petit jour

Le petit jour se prend dans la fenêtre
sonne ses coqs
nie l’angoisse
prouve la campagne et ses feuilles
recrée une fois de plus les choses.
Il y a dans la cuisine
les sabots jardiniers et le grand chien poilu
les légumes épluchés dans l’eau de la bassine
les bols ébréchés qui fument sur la table
la motte de beurre et le pain simple.
Mais seul l’enfant prend place parmi les choses
qui se ferment à mes pensées
et sans rien déranger de leur vie trop secrète
se met à vivre avec elles.
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Guy Chambelland
Epuisé de ne rien comprendre à ma vie…



Epuisé de ne rien comprendre à ma vie
Je pourrais m’en inventer une autre
Cela s’est vu

Mais qu’en ferais-je ?
Nulle envie
D’aller plus loin plus haut plus vite que le temps
qui met dix ans à faire une heure vive
Mais n’est pas là lorsque la balle arrive

J’ai besoin du train-train de la métaphore
Il me faut être ce buisson
Qui marche dans le feu mais jamais ne flamboie
Qui pense et ne se pense pas

Je ne peux me passer de ma souffrance
De veilleur sans fenêtre
Il faut que jusqu’au bout je sache
Que j’existe et que je meurs
Malgré moi.
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Soleil soudain si faible…


Soleil soudain si faible un oiseau sur le toit
ah cœur suffirait-il de ton chant que pour toi ?
l'aube se couche et le jour se fait d'huile
l'aubier pourrit d'un poème inutile

Pourtant c'est toujours toi à la jetée des mains
Amour c'est toi le rire et c'est toi la misère
Pour un oiseau quelle marche sous terre
pour un petit dieu bref quelles vaines maraudes

Amour défait mais sans fin à refaire
comme à l'enfant réinventer sa mère
j'apprends à te nommer qui tu n'étais

je te dis désir seul, dieu pétri que de chair
hanches de toutes, seins de n'importe qui
sur un hasard rien qu'un peu de beauté

je dis tu à ta mort poème à mon silence.
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Le cœur me tremble encor…


Le cœur me tremble encor dans un silence
qui effraierait plus que cent chiens le cerf
Forêt d'amour trop flexible balance
tu te dissous nudité du désert

J'ai beau mentir une ombre tourne encore
dans l'ombre au cœur que je voudrais entière
j'ai beau me taire un murmure de mer
met une écume aux plages de la mort

Haute logique en un coup renversée
cœur trop confiant boxeur aux mains cassées
cesse ta voix qui ne dit que ma honte

la nuit des morts règne où je disais nous
je te salue, Absurde. Roi, tu montes
et je descends comme cerf à genoux.
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Malheur je te vois…


Malheur je te vois enfin en majeur
J'avais feint de te croire lassé de moi de nous
tu m'avais oublié tu t'asseois à ma table
là où personne ne verrait
qu'une fille de rencontre
(épaule, marque de dents)
que j'eusse avant toi trouvée belle
qui me regarde comme je fus
quand toi tu me gantes à la taille
et me mets nu contre la mort

Je rêvais la femme que j'aimais
se pendait à mon bras entre les plus grands arbres
un dieu jetait un pont
où s'accordait nos cœurs

Belles erreurs du mien le soir tombe pour toujours
j'ai cent ans sous la pluie c' est cuit comme les carottes
Brille malheur tu m' as tu peins mes nerfs tu m'es
mon poème n'est plus que ta lampe de noirceur
je ne me suis que ma lâcheté
de surseoir à la mort dans les alcools minables
pour un lopin de peau où s' appuyaient mes os.
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Il se met à pleuvoir…


                           À Emilienne Kerohas

Il se met à pleuvoir, très doux, sur les collines. Au
parfum de buis que dégage la terre, aucun doute:
j'approche. Demander de quoi (à qui?) irait contre
la Poésie. Seule une muraille d'air m'en sépare.
Une femme passe. Au contact de la pluie, sa chair
se fait diamants. Comme le tronc le feuillage, elle
promène son dieu. Je m'envole alors et m'arrête juste
au-dessus d'elle, où, de l' épée que fait naître ma main
levée, je la transperce de la nuque au talon. Tel le
taureau.
Les voiles alors devraient se déchirer, les portes secrètes
basculer, les mots éclore leurs objets, la lumière, c'est-
à-dire l' âme, se faire.
Or rien.
Il faut en prendre son parti. Ce ne sera pas encore
pour aujourd'hui.
Hé oui. Rien que la pluie sur les collines. Que pouvoir
dire qu'il pleut. Qu'il pleut doux. Très doux. Comme
les yeux des chèvres.
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      PROSE


      Forêt. On est au cœur même. Très peu aux yeux :
quelques lances de lumière, dans une peau de pénombre.
Ça se sent ; au niveau des narines (ah la truffe du chien) :
champignons dans la brume ; de l'âme : concrétion curieu-
sement centrifuge. On la rêve, on s'y rêve. J'y deviens elle
et moi, où suis-je ?

    Silence, et ses petits bruits (une dialectique, dirait le
philosophe). Absence (de qui, de quoi ?), baume d'abord
— les parfums, le chant d'un unique oiseau, indicible,
puis, tout d'un coup, la solitude au brame.
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LES CLAIRS ARBRES …


Les clairs arbres baignés de grande lumière calme
l'indolence de la plage les joies baigneuses
De hautes murailles d'air te séparent des pitiés
le luxe d'Éros est en toi
Converse avec sa mère belle et trouble
la secrète aux yeux bleus
(son visage fardé plus beau qu'un révolver)
des orgueilleuses possibilités physiques de l'intelligence
Si ton corps est musique et muscles
ton adolescence ne finit pas
tu atteins à la riche morale indifférente
des roses lourdes des slows suaves et des gins éblouissants
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Quand le cœur…


Quand le cœur tout d'un coup me manque, qui dois-je me
faire, eau ou pierre, pour m'habiter inhabitable ? Ne suis-
je qu'une vieille, ne suis-je qu'un pitre ?
Poème, statue sur l'eau, — mais moi ?
Comme j'avançais encore, maladroit entre chiens et roses,
entre femmes et dieux, la mort me mit son bâton dans le
corps.
On peut me voir.
Il me tient debout.
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    Tables. Salle creuse…


    Tables. Salle creuse . Et soudain blondeur. Démarche
fauve.  Assise de dos.  Tricot maille fine, bleu ciel.  Les
deux boutons de soutien-gorge.
    Elle se renverse sur sa chaise, ses seins se tendent sur
la vitre et le paysage, elle déplie les mains, araignées d'Eros,
nervosité tendre, les doigts caressent la nuque, remontent
le poil d'or, palpent le chignon où s'agrège la lumière.
    Elle mange. Finesse hâlée de la cheville. La jambe
s'élance comme une fleur, se perd. Chaussure à talon. Le
pied y glisse. Dehors. Dedans.
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