Malheur je te vois…
Malheur je te vois enfin en majeur
J'avais feint de te croire lassé de moi de nous
tu m'avais oublié tu t'asseois à ma table
là où personne ne verrait
qu'une fille de rencontre
(épaule, marque de dents)
que j'eusse avant toi trouvée belle
qui me regarde comme je fus
quand toi tu me gantes à la taille
et me mets nu contre la mort
Je rêvais la femme que j'aimais
se pendait à mon bras entre les plus grands arbres
un dieu jetait un pont
où s'accordait nos cœurs
Belles erreurs du mien le soir tombe pour toujours
j'ai cent ans sous la pluie c' est cuit comme les carottes
Brille malheur tu m' as tu peins mes nerfs tu m'es
mon poème n'est plus que ta lampe de noirceur
je ne me suis que ma lâcheté
de surseoir à la mort dans les alcools minables
pour un lopin de peau où s' appuyaient mes os.
Soleil soudain si faible…
Soleil soudain si faible un oiseau sur le toit
ah cœur suffirait-il de ton chant que pour toi ?
l'aube se couche et le jour se fait d'huile
l'aubier pourrit d'un poème inutile
Pourtant c'est toujours toi à la jetée des mains
Amour c'est toi le rire et c'est toi la misère
Pour un oiseau quelle marche sous terre
pour un petit dieu bref quelles vaines maraudes
Amour défait mais sans fin à refaire
comme à l'enfant réinventer sa mère
j'apprends à te nommer qui tu n'étais
je te dis désir seul, dieu pétri que de chair
hanches de toutes, seins de n'importe qui
sur un hasard rien qu'un peu de beauté
je dis tu à ta mort poème à mon silence.
Le cœur me tremble encor…
Le cœur me tremble encor dans un silence
qui effraierait plus que cent chiens le cerf
Forêt d'amour trop flexible balance
tu te dissous nudité du désert
J'ai beau mentir une ombre tourne encore
dans l'ombre au cœur que je voudrais entière
j'ai beau me taire un murmure de mer
met une écume aux plages de la mort
Haute logique en un coup renversée
cœur trop confiant boxeur aux mains cassées
cesse ta voix qui ne dit que ma honte
la nuit des morts règne où je disais nous
je te salue, Absurde. Roi, tu montes
et je descends comme cerf à genoux.